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Robespierre à Versailles

Le 5 mai 1789 Robespierre rejoint Versailles.

mercredi 23 novembre 2016

Les édiles arrageois, marris d’avoir vu la ville de Lens leur être préférée pour accueillir les chefs-d’œuvre du Louvre ont voulu profiter de quelques rogatons de la manne touristique attirée chez leurs voisins, en faisant d’Arras une succursale du prestigieux château.
Après tout, les occasions ne manquent pas d’évoquer ensemble Robespierre et le château de Versailles.

Entre l’ancienne résidence royale du Louvre et le château de Versailles il y a à peu près la même courte distance qu’entre Lens et Arras. C’est pourquoi, dit-on, les édiles arrageois, marris d’avoir vu la ville de Lens leur être préférée pour accueillir les chefs-d’œuvre du Louvre ont voulu profiter de quelques rogatons de la manne touristique attirée chez leurs voisins, en faisant d’Arras une succursale du prestigieux château.

Voilà comment la ville de Robespierre éblouie par les trésors royaux tour à tour exposés en son musée semble devenue nostalgique des fastes de l’ancien régime.

Après tout, les occasions ne manquent pas d’évoquer ensemble Robespierre et le château de Versailles. C’est à Versailles que débuta la Révolution et Robespierre y vécut cinq mois de mai à octobre 1789.

La première fois qu’il découvrit le château ce fut le 5 mai 1789 dans la salle des Menus plaisirs lors de la célèbre réunion des États-Généraux.

C’est dans la salle du Jeu de Paume qu’on distingue Robespierre au premier plan des députés rassemblés pour le serment du 20 juin immortalisé par le peintre David dans son célèbre tableau.
Réunion des États Généraux par David
Robespierre, tout de noir vêtu comme ses collègues, perdu au milieu de la foule des six cents députés du Tiers-États aperçut de loin Louis XVI perché sur son trône. C’était la première fois qu’il le voyait si on croit l’historien H. Leuwers [1] pour qui la rencontre de 1774 du roi avec le collégien arrageois de 1774 face au collège Louis Le Grand est invraisemblable.

Le lendemain, 6 mai, c’est à Versailles, mais loin du château, que Robespierre pouvait fêter ses 31 ans en compagnie de ses trois collègues cultivateurs députés d’Artois, Charles Marie Payen, de Boiry-Becquerelle, Hubert Dubuisson de Inchy et Alexandre Petit de Magnicourt en Comté.

Ils logeaient tous quatre, depuis leur arrivée, à l’hôtellerie du Renard, située au 16 rue de l’étang. Ils prenaient leur repas à l’auberge de la Petite sirène.

Robespierre retrouvait au café Amaury ses amis du Club Breton, dont il partageait les idées avancées et qu’il rejoignit plus tard au club des jacobins.

C’est à Versailles aussi que Robespierre eut l’occasion de rencontrer le ministre de Finances Necker qui l’avait invité et, dit-on, sa fille, la bientôt célèbre Mme de Staël, l’accabla de politesses.

On sait que le jeune frère de Robespierre, Augustin, séjourna avec lui à Versailles : des lettres que ce dernier a envoyées en septembre sont adressées du 19 de la rue du Renard à Versailles.

C’est de la tribune de la salle des Menus Plaisirs, transformée en amphithéâtre, que Robespierre se fit entendre pour la première fois puis plus souvent qu’à son tour devant l’Assemblée nationale. Il y intervint 28 fois.

Parmi les rares occasions qu’eut Robespierre de rencontrer Louis XVI (avant le Procès de 1792-93) il y en eut deux particulières.

La première ce fut le 9 juillet quand il fut désigné pour faire partie de la délégation de l’Assemblée chargée d’aller présenter au roi une adresse lui demandant de faire s’éloigner les régiments qui encerclaient Versailles et Paris. La seconde, ce fut le 17 juillet, quand, après la prise de la Bastille, Robespierre appartint à la délégation des députés qui accompagnèrent le roi jusqu’à l’Hôtel de ville de Paris.

Le 5 octobre Robespierre prit une dernière fois la parole dans la salle des Menus Plaisirs, c’était pour accueillir la foule des Parisiennes venues en force à Versailles réclamer du pain et ramener le roi dans la capitale.

Le 6 octobre 1789 Robespierre, comme la famille royale, quittait définitivement le château de Versailles. [2]

Christian Lescureux [3]


[1Leuwers Hervé, Robespierre, ed. Fayard, 2014, Paris

[2L’Assemblée nationale s’installa salle du Manège, aux Tuileries. Robespierre logea au Marais, au n°30 rue Saintonge,

[3- L ’Incorruptible N° 92 page 3 2e trimestre 2015