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Promenade avec Maximilien Robespierre dans Arras, sa ville natale.

Promenade qui peut se faire à pied (durée : 2 heures 30)

jeudi 15 octobre 2015

Sur les traces de Maximilien Robespierre dans sa ville natale.

La brochure « Parcourir Arras »

Brochure réalisée par l’ARBR avec l’aide financière de la ville d’Arras et le concours de son Office Culturel. Cette brochure est disponible, sur demande à l’office de tourisme d’Arras et à la Maison Robespierre.
Description de la promenade

En quittant la gare, prenons la rue principale (rue Gambetta). (page 4)

L’ancienne porte Ronville

On croise presque aussitôt l’un de ces boulevards qui, depuis la fin du XIX° siècle remplacent les remparts qui entouraient la ville. C’est à cet endroit que se trouvait la PORTE FORTIFIÉE RONVILLE (page 6), que Robespierre franchit fin avril 1789 pour rejoindre Versailles.

Quelques pas plus loin, face à L’HÔTEL DES POSTES on s’engage , à droite dans la rue Ronville et on aperçoit au loin l’enseigne du Café LE ROBESPIERRE, ainsi dénommé parce que situé juste en face de la MAISON CARRAUT (page 7)
où les jeunes Maximilien et Augustin Robespierre passèrent leur enfance.
Orphelin depuis juillet 1764 ils furent recueillis par leur grands-parents qui exerçaient là le métier de brasseur. Une plaque apposée en 1994 le rappelle aux passants.

Au bout de la rue, à gauche prenons la rue Emile Legrelle qui conduit à la Place des États.
L’actuel PALAIS DE JUSTICE (page 7) ( qui se prolonge rue Delansorne) occupe l’ancien PALAIS DES ÉTATS, siège du « Gouvernement de la Province d’Artois » (rattachée au royaume de France depuis 1659 après des siècles de domination bourguignonne et espagnole).

Ce sont les abus de ces ÉTATS d’ARTOIS que Robespierre a vigoureusement dénoncés dans son texte « Adresse à la Nation Artésienne sur la nécessité de réformer les états d’Artois » qui vont préparer son élection aux États Généraux et lui ouvrir la voie à la célébrité.

Tout près de là se tenait aussi l’ÉGLISE SAINT-GÉRY où se dérouleront plusieurs assemblées d’électeurs dès 1789.

On découvre bientôt le BEFFROI (pages 8 & 9 &10) (construit une première fois en 1554), l’HÔTEL DE VILLE ET LES SUPERBES PLACES, témoins de la richesse passée de la ville connue dans toute l’Europe du Moyen Âge pour ses draps puis ses tapisseries (Arrazzi).


buste de Robespierre
Buste situé dans la salle Robespierre au rez-de-chaussée de l’Hôtel de ville

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Dans la Salle Robespierre de l’Hôtel de Ville se trouve le buste en marbre qui fut offert à la ville en 1933 par la Société des Études Robespierristes. Derrière l’Hôtel de Ville on peut voir un monument érigé à la gloire des ROSATI, société anacréontique [1], à laquelle appartint Robespierre, poète à ses heures, et figuré par l’un personnages.

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Sur la Place des héros se trouvait, jusqu’en 1791, la PYRAMIDE de la « Sainte CHANDELLE » (page 9) à laquelle Robespierre dut son surnom, « La Chandelle d’Arras, » durant la Constituante par comparaison désobligeante avec Mirabeau la « Torche de Provence. »

Par ses exceptionnelles dimensions, la GRAND’PLACE (page 9) [2], atteste de l’importance du marché aux grains d’Arras, capitale d’une des plus riches provinces agricoles du royaume . Sous les arcades ont voit l’entrée des nombreuses caves creusées dans la craie parfois sous plusieurs niveaux.

Elles servaient pour entreposer les marchandises ou d’abris en cas de conflits. Mais elles étaient aussi parfois le seul logis d’un millier des pauvres de la ville alors que s’édifiaient partout les beaux hôtels particuliers des nobles ecclésiastiques et riches bourgeois . Le contraste était grand entre l’opulence des uns et la misère des autres .

Une des nombreuses caves des places d’Arras
Une des nombreuses caves des places d’Arras


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Témoin de cette profonde inégalité, renforcée par les pouvoirs despotiques des gens en place, tant bourgeois que nobles, l’avocat Robespierre y puisa probablement l’énergie de son combat contre les injustices. Il se fit en 1789 le porte parole de la plus pauvre et la plus nombreuse des corporations, celle des savetiers.

Au nord de la Grand’Place, à gauche, la rue Sainte-Croix conduit, au-delà du Centre Administratif, à la rue du Marché au filé.

On peut y admirer le bel HÔTEL PARTICULIER de DUBOIS de FOSSEUX (page 11) bâti en 1750, qui abrite désormais la Cour régionale des Comptes.

Hôtel Dubois-Fosseux La façade

Ce grand seigneur fut le premier maire élu d’Arras et le premier à diriger, en 1791, le tout nouveau département du Pas-de Calais. Il contribua, avec le député Robespierre à ce qu’ Arras fut chef-lieu du département malgré sa situation excentrée et maintes contestations. Robespierre avait eu bien des occasions de venir dans cet hôtel de celui qui l’avait fait entrer à l’Académie d’Arras (dont il fut un des membres les plus réputés) et à l’occasion de réunions des ROSATI. Mais ils devinrent tous deux farouchement adversaires lors des élections à Arras.

Plus loin, en tournant à droite, rue des Trois Visages, on longe l’ancienne ÉGLISE ABBATIALE DE L’ABBAYE SAINT-VAAST (pages 12 & 13), devenue CATHÉDRALE par décision de Napoléon Bonaparte .

La cathédrale

À gauche on arrive dans la rue briquetée DES TEINTURIERS ((pages 12 & 13)) (où Robespierre logea en 1781) et que domine les jardins et l’aile gauche de l’abbaye. En remontant la rue Paul Doumer on est sur la PLACE DE LA MADELEINE (page 15) ainsi nommée parce que s’y trouvait l’Église de la paroisse du même nom, celle où naquit Robespierre le 6 mai 1758.

L’hôtel de Guînes Place de la Madeleine

L’entrée de la puissante ABBAYE SAINT-VAAST (page 13), alors possession des moines bénédictins y fait face . L’enfant Robespierre la vit toute neuve car elle fut ( sur décision du fameux cardinal de Rohan son abbé commendataire) reconstruite dès 1749 à la place de l’ancienne dont le style gothique n’était plus au goût du jour .
Les revenus des abbés étaient tels à cette époque qu’ils purent largement se permettre cette dépense extravagante.

De l’autre côté de la place, là où débouche la rue de la Gouvernance, à l’emplacement du COLLÈGE SAINT-JOSEPH (page 16) , se trouvait l’ancien Château des Comtes de Flandres puis de Bourgogne, ensuite devenu SIÈGE DU CONSEIL D’ARTOIS .
C’est là que, dès 1781, Robespierre fut admis comme avocat, comme l’avaient été avant lui ses père et grand-père.

Le Collège St Joseph Rue du Collège

La rue de la Gouvernance, débouche sur la rue Robespierre. Autrefois rue des Rapporteurs, car s’y pressaient les employés de la Gouvernance chargés de dossiers.

Elle fut ainsi dénommée après qu’on y eut (en 1923) mis en évidence LA MAISON QUE ROBESPIERRE habita1787 (page 14). Il y logeait avec sa sœur Charlotte et son frère Augustin et c’est là qu’il rédigea cette fameuse Adresse à la Nation Artésienne et les textes prérévolutionnaires qui le firent connaître dans tout l’Artois. Longtemps abandonnée cette maison vient d’être restaurée et contient une brève évocation des seules années arrageoises du grand homme.

La maison de Robespierre Le théâtre

Au bout de cette rue on découvre LE THÉÂTRE (page 15) que Robespierre vit construire en 1785 à la place de l’ancien château du Châtelain d’Arras. C’est sur cette place que furent exécutés des centaines d’Artésiens, durant la mission de Lebon, ancien maire.

Avec la caserne SCHRAMM (page 20), sur le cours Verdun tout proche, ce sont les dernières casernes restant à Arras qui, ville de garnison, en compta bien d’autres au XVII et XVIII ° siècles. Lazare Carnot y fut officier de génie et côtoya Robespierre aux Rosati.(pages 17 & 19)

La citadelle l’intérieur

Le lycée Robespierre Le buste

Du COURS VERDUN, par la rue du 29 juillet, on arrive à la FONTAINE NEPTUNE (page 20), là où la porte fortifiée reliait la ville et la Cité chacune enfermées dans leurs remparts. Elles ne furent réunies qu’en 1749 .

En remontant la rue Baudimont, on aperçoit à gauche la PLACE DE LA PRÉFECTURE (page 20).

C’est là, au cœur de la Cité, que se trouvaient autrefois L’ÉVÊCHÉ ET LA CATHÉDRALE (remplacée aujourd’hui- et différemment orientée- par l’ÉGLISE de SAINT-NICOLAS-EN-CITÉ). Nommé juge épiscopal en mars 1782, Robespierre fréquentait régulièrement ces lieux.

C’est dans la cathédrale que le 20 avril 1789 se réunirent les délégués des trois ordres venus de toute la province (488 pour le Tiers-État, 512 nobles ou leurs mandataires, 470 curés ou leurs représentants, deux évêques des dizaines d’autres ecclésiastiques moines chanoines etc...) sous la présidence du Duc de Guînes.
Dans les jours suivants furent adoptés les cahiers de doléances de chaque ordre et élus les différents députés. (page 21 & 22)

Robespierre fut élu le cinquième sur sept des députés du Tiers et quitta sa ville natale pour n’y plus revenir qu’une fois, en octobre 1791 [3] [4].

Galerie


[1Qui pour le fond, la forme ou le goût s’apparente aux odes d’Anacréon. Qui chante avec grâce et légèreté toutes sortes de voluptés.

[2Page 23 : La plupart des plus beaux édifices du centre de la ville furent anéantis ou fortement endommagés par la guerre de 1914-18 (Arras étant restée à la limite du front ) mais reconstruits à l’identique, hormis quelques légères modifications, comme à l’Hôtel de Ville. Les rues les plus importantes ont été élargies et l’alignement modifié à cette occasion. Le dérasement des fortifications dans les années 1892- 1898 avaient déjà changé l’aspect de la ville.

[3Cette petite brochure disponible à l’office du tourisme (cœur du Beffroi d’Arras) a été conçue par L’ARBR en collaboration avec la ville d’ARRAS.

[4Nous devons ce parcours à Christian Lescureux, historien, fondateur de l’ARBR.