Accueil > Les Conférences de l’ARBR > Le cycle de conférences 2023-2024 de l’ARBR

Version imprimable de cet article Version imprimable

Le cycle de conférences 2023-2024 de l’ARBR

À suivre à ARRAS ou en visio conférence

lundi 11 septembre 2023

Que peut encore nous apporter aujourd’hui le besoin d’interroger l’histoire de la Révolution française et la réalité du rôle qu’y joua Robespierre ?

Cette année 2023-24 :
« Parlons du Peuple ! » !

Cette année encore, l’ARBR est honorée de pouvoir accueillir dans la patrie de Robespierre ses amis historiens de la Révolution Française qui, par la diversité de leurs approches, vous parleront de l’intervention populaire pendant la Révolution. Honneur aux femmes ! qui ne furent pas si absentes que cela en révolution ! Notre cycle s’ouvrira par une intervention de Dominique Godineau dont les travaux font autorité dans ce domaine. En parcourant les différents aspects des mouvements populaires et de la mémoire de la Révolution, nous laisserons le soin à Florence Gauthier d’achever ce cycle pour évoquer la culture politique populaire du Moyen-âge à la Révolution française, 1789-1794. Robespierre ne sera pas absent .

Et pour prolonger ou préparer votre venue un peu de lecture :

  • Marion Pouffary : Robespierre , monstre ou héros ?
  • Dominique Godineau : Citoyennes tricoteuses (1988 Éditions Alinéa)
  • Jean-Clément Martin : Penser les échecs de la Révolution française (2022 Éditions Taillandier)
  • Florence Gauthier : La voie paysanne dans la Révolution française. L’exemple de la Picardie (2015 Éditions La Découverte réédition)
LE CYCLE DE CONFÉRENCES 2023-24 DE L’ARBR-Les Amis de Robespierre

Avec ses 8 conférences organisées cette année, on entendra la parole à Robespierre.

Que peut encore nous apporter aujourd’hui le besoin d’interroger l’histoire de la Révolution française et la réalité du rôle qu’y joua Robespierre ?
Deux siècles et demi après le « coup d’état du 9 thermidor, l’invention du mot »système de la terreur " dont Tallien rendit responsable le seul Robespierre ?
Pourquoi donc cette année s’intéresser à plus particulièrement au rôle que le peuple des villes et des campagnes (85 % de la population) joua concrètement pendant la Révolution ? Quelle culture politique populaire, quelle mémoire dans la culture politique populaire aujourd’hui s’est-elle transmise ?
C’est ce que les conférenciers que nous avons sollicités, à leur manière, vont tenter d’aborder.

Ainsi, L’ARBR, cette année scolaire, est heureuse de pouvoir à nouveau offrir aux Arrageois et et aux internautes éloignés un cycle de 8 conférences pour lesquelles elle s’honore d’accueillir des historiens de la Révolution française reconnus et faisant autorité dans leurs domaines, pour interroger, à leur manière, l’invention complexe de la 1re République..

À l’office culturel d’ARRAS, 2, Rue de la douzième,
ou en visio-conférence par « zoom »
Au programme de cette année 2023-2024

Vendredi 29 septembre à 18 h 30 au lycée Robespierre d’ARRAS :

Dominique Godineau :
Femmes du peuple en Révolution

Historienne reconnue de l’Histoire des femmes au XVIIIe siècle, entre autres pour ses travaux sur la place, le rôle et l’action des femmes du peuple pendant la Révolution, Dominique Godineau répond à l’invitation de l’ARBR pour l’ouverture de son cycle de conférences. Pendant la Révolution française, les femmes étaient appelées citoyennes, sans posséder pour autant les droits politiques du citoyen. Elles y néanmoins tenu une place déterminante que l’historiographie commence seulement à aborder.
La conférence sera précédée d’une saynette vidéo réalisée par des « citoyennes fréventines » devenues tricoteuses révolutionnaires dans le cadre de l’ouverture 2023 au public du Château de Cercamp. Qu’elles soient ici remerciées.

Dominique Godineau est Professeur d’Histoire à l’université de Rennes II.
C’est à voir ou revoir ici :

— -
Jeudi 19 octobre 2023, à partir de 18 heures30 à l’Espace Saint-Eloi à Arras :

Bernard Vandeplas :
Les traces de la Révolution française dans la mémoire populaire au XIXe et XXe siècles.

Trois axes déterminent cet exposé :
Les agents de la transmission des traces de la Révolution française ;
Les emblèmes civiques ;
La diversité des moments ;
En ressuscitant les idées et les symboles de la Révolution française, effacés par la Restauration, la Révolution de 1830, de 1848 et de 1871 raniment le débat sur la postérité de la Révolution française. L’avènement de la troisième République réactive la mémoire voire les mémoires de la Révolution française de 1789-1793. Les traces de la Révolution ne s’effacent pas sous la quatrième et cinquième République, notamment lors des temps forts des anniversaires, comme le bicentenaire. La Révolution son idéal républicain ne sont pas morts au regard des traces qui survivent dans l’espace et le temps, aujourd’hui.

Bernard Vandeplas, vice-président de l’ARBR, Professeur de Lycée en Histoire, retraité
— -
Vendredi 10 novembre 2023 à 19 heures : Salle des Fêtes de Écourt Saint-Quentin

Alcide Carton :
Robespierre ? Vous avez dit Robespierre ?

Robespierre est le révolutionnaire français le plus connu dans le monde. Depuis 230 ans son nom est associé à la Terreur et la guillotine. Au-delà des clichés ou des appropriations qu’en dit l’historiographie récente ?

Alcide Carton est Inspecteur de l’EN-honoraire, actuel Président de l’ARBR.

— -
Samedi 25 novembre 2023, à partir de 14 heures 30 : à l’Office Culturel d’Arras

Marion Pouffary :
"La mémoire de Robespierre au XIXe : Monstre ou héros ?

Si pour Clemenceau et ses héritiers politiques, « la Révolution est un bloc », l’héritage de Robespierre n’a en réalité jamais été accepté en bloc, comme le montre l’étude du discours public du XIXe siècle. Celle-ci montre que la légende noire de Robespierre n’est pas une, mais plurielle. Elle se scinde entre la Révolution et le milieu du XIXe siècle en quatre légendes, qui peuvent être rapprochées de quatre courants politiques distincts. Robespierre est présenté par les contre-révolutionnaires comme le propagateur de l’anarchie populaire tandis qu’il est un dictateur qui a opprimé le corps social sous la Révolution pour les libéraux. Certains communistes le dépeignent comme un homme politique qui a méconnu le besoin de réformes économiques et sociales émanant des classes populaires tandis que les anarchistes le décrivent comme un dirigeant bourgeois autoritaire. À l’inverse, les militants républicains radicaux et/ou socialistes qui cherchent à le réhabiliter le présentent comme un défenseur infatigable des droits politiques et sociaux du peuple. Ces différentes représentations, qui se diffusent tout au long du XIXe siècle, ne se sont pas effacées, et leur étude permet de comprendre pourquoi, plus de deux siècles après sa mort, Robespierre reste au cœur des débats sur l’héritage républicain.

Marion Pouffary est chercheuse associée au Centre d’histoire du XIXe siècle de Panthéon Sorbonne/Sorbonne Université et auteure de : Robespierre, monstre ou héros ?, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2023.

À voir ou revoir, c’est ici

— -
Samedi 20 janvier 2024 à 14 h 30 à l’Office Culturel d’ARRAS :

Danièle Pingué :
Les sociétés populaires en l’an II. Des laboratoires de démocratie.

Si les plus célèbres sont les grands clubs parisiens des Jacobins et des Cordeliers, des milliers de sociétés politiques ont vu le jour en France au cours de la Révolution. À leur apogée, au cœur de l’an II, leur présence est attestée dans plus de 5500 communes. Quelles sont alors les fonctions de ces associations, qualifiées désormais de société populaires_ ? Faut-il voir en elles, comme l’écrivait François Furet « _l’amorce d’un type de parti particulier_ », instrument « _d’un pouvoir exercé par une petite oligarchie militante sur un peuple terrorisé_ ».
À travers la présentation concrète de leur personnel, de leur fonctionnement, de leurs activités tous azimuts, dans une approche de la Révolution vue par en bas, la conférence montrera les sociétés populaires en l’an II ont été au contraire les lieux d’une participation massive des citoyens à la vie politique, constituant une forme originale, jamais rééditée d’ailleurs, d’exercice de la démocratie.

Danièle Pingué, est Maîtresse de Conférences honoraire en Histoire.

— -
Jeudi 14 mars 2024 à partir de 18 heures 30 : à l’Office Culturel d’Arras

Jean-Pierre Jessenne :
« Diversités et convergences révolutionnaires dans le peuple des campagnes d’une République à l’autre (1792-1848). ».

« L’an 1790, le 26 du mois de janvier, nous habitants de Bégoux, Peyrat et Cavaniès avons fait une révolution contre M. Calméjanne, seigneur de Cavaniès… Enfin c’est une merveille de voir […]toutes les chirouettes [girouettes] descendues. Les Quercynois n’ont pas été les invanteurs de ces révolutions […]. La ville de Paris donna l’exemple au reste du royaume et sa a couru de vilage en vilage, de ville en ville, tout comme fait le feu qui alume de branche en branche » (Journal de M Célarié, habitant de Bégoux ». « Ils [les fermiers] exploitent au moins quatre à cinq cents mesures et tiennent à leur service au moins trente ouvriers qui sont autant de pauvres vassaux et par conséquent des gens qu’ils font aller à volonté. […]Ces riches égoïstes sont presque toujours élus aux places de magistrat... et tiennent par là le peuple dans un despotisme continuel » (Société populaire de Marck-en-Calaisis). Ces deux textes nous confrontent à l’indétermination de ce qu’est ce peuple des campagnes et aux interprétations contradictoires de sa place dans les révolutions françaises qu’on retrouve dans l’historiographie. Il me semble donc impossible d’aborder ce sujet sans interroger cette notion de peuple des campagnes dans ses dimensions aussi bien sociales que politiques….

Jean-Pierre Jessenne, Professeur honoraire à l’Université de Lille

— -

Samedi 6 avril 2024 : 14 h 30 à l’espace Saint-Eloi Place de l’ancien rivage Arras

Jean-Clément Martin :
Penser les échecs de la Révolution

Nous vivons dans un temps où les critiques envers la Révolution française viennent de tous côtés mettant en cause ses idéaux, ses réalisations et ses souvenirs, et entretenant des polémiques d’importance. La place du peuple, les difficultés à instaurer l’égalité, le recours à la violence en sont des exemples. La conférence sera consacrée à la position à prendre devant ces dénonciations, pour trier le vrai du faux et faire des bilans sans concessions, donc pour repenser l’histoire de la Révolution.

Jean-Clément Martin , est Professeur des universités émérite.

— -

Samedi 25 mai 2024 : 14 h 30, Salle Robespierre. Beffroi d’Arras

Florence Gauthier :
La culture politique populaire du Moyen-âge à la Révolution française, 1789-1794.

Assemblée générale des deux sexes et système électoral du « commis de confiance » donnent forme à une « constitution communale » ... et comment nous l’avons perdue.
Je trouve que sous une forme très courte, je mets le lecteur (des 2 sexes) en appétit...
On ose parler du Moyen âge de façon sérieuse sans abuser de l’horreur brutale de féodaux violant les filles à tout bout de champ !
Ridicule et faux !
Et le vote des femmes pendant la Révolution française ? Fort peu encore....
C’est le 19 e siècle qui a inventé le mot « Moyen-âge », pour détruire son héritage de la démocratie égalitaire entre les 2 sexes...
À l’époque de la Révolution française, justement, ce siècle à voulu en finir avec la démocratie communale et y a fort bien réussi.
Voilà le sujet de cette intervention et bien sûr, cela dérange les idées reçues à coup de préjugés bien placés, puisqu ils durent encore...

Florence Gauthier est Maîtresse de Conférences honoraire en Histoire.


Qu’on se le dise


Téléchargez la brochure présentant les conférences pour l’imprimer et la diffuser :

Cycle de conférences à télécharger