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Robespierre défend la limitation du droit de propriété.
mercredi 28 décembre 2022
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La République proclamée, les révolutionnaires sont confrontés à une triple question : conduire la guerre extérieure, réprimer les mouvements internes hostiles au nouveau régime et satisfaire les revendications sociales du petit peuple des campagnes et des villes.
Dans le domaine social, la Constituante et la Législative ont été guidées par les principes du libéralisme économique. Si bien que depuis l’été 1789, l’agitation sociale n’a jamais cessé. Les paysans n’ont pas accepté le rachat des droits seigneuriaux, et la vente des biens nationaux par grands domaines n’a pas satisfait leur faim de terre car ils étaient dans l’incapacité de les acquérir. De plus le prix des denrées alimentaires provoque régulièrement des émeutes dans les villes et campagnes, que la garde nationale réprime.
Le mouvement sans-culotte parisien s’affirme et crie son droit à subsister. Dès lors, le pouvoir politique, déstabilisé par l’échec de la monarchie constitutionnelle est dans l’obligation d’agir sur la question sociale.
Mais les Girondins répugnent à une alliance avec le petit peuple car il reste attachée aux principes libéraux de 1789. A l’opposé, les Montagnards, dont Robespierre est l’une des figures de proue, ne sont pas insensibles aux revendications populaires, par idéal social.
Robespierre se fait donc, le défenseur de la limitation du droit de propriété, comme Saint-Just, il rêve d’une démocratie de petits propriétaires.
Il nous paraît dès lors, juste et nécessaire de citer un extrait d’un discours de Robespierre, le 2 décembre 1792 devant la Convention :
« Les auteurs de la théorie (de la liberté du commerce des grains) n’ont considéré les denrées les plus nécessaires à la vie que comme une marchandise ordinaire et n’ont mis aucune différence entre le commerce du blé… et celui de l’indigo …(Or) le négociant peut bien garder dans ses magasins les marchandises que le luxe et la vanité convoitent jusqu’à ce qu’il trouve le moment de les vendre au plus haut prix possible ; mais nul homme n’a le droit d’entasser des monceaux de blé à côté de son semblable qui meurt de faim. Quel est le premier objet de la société ? C’est de maintenir les droits imprescriptibles de l’homme.
Quel est le premier de ces droit ? Celui d’exister. La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là ; la propriété n’a été instituée ou garantie que pour cimenter ; c’est pour vivre d’abord que l’on a des propriétés.
Il n’est pas vrai que la propriété puisse jamais être en opposition avec la subsistance des hommes … D’après ce principe, quel est le problème à résoudre en matière de législation sur les subsistances ? Le voici : assurer à tous les membres de la société la jouissance de la portion des fruits de la terre qui est nécessaire à leur existence. »
Il est clair, que deux conception de la République s’affrontent, d’une part libérale avec les Girondins et démocratique et sociale avec les Montagnards, la Plaine reste dans l’interrogation.