L'ARBR (Amis de Robespierre pour le Bicentenaire de la Révolution) a pour objet de rassembler les éléments de la vie et de l'action de Robespierre et d'une manière plus générale des réalités de la Révolution Française, de les faire connaître dans le cadre du bicentenaire de 1789 et au-delà.
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Cycle de conférences :« La Révolution et Robespierre à l’UPTA »
L’université pour tous d’Arras.
vendredi 3 décembre 2021
La voix de Robespierre, puis son souvenir, ont traversé l’ensemble de la décennie révolutionnaire et profondément divisé les contemporains. À travers son parcours et sa mémoire, c’est une histoire de ce temps qui peut s’écrire…. Dans ce deuxième cycle de conférences, l’objectif n’est pas de retracer pas à pas la carrière de “l’Incorruptible”, mais d’inviter à une exploration de la Révolution, dans sa complexité, qui permette de replacer l’homme dans la culture de son époque, bien éloignée de la nôtre. L’évocation des sensibilités, des émotions, des idées politiques et des tensions des années 1790 invitent ainsi à une redécouverte de Robespierre, mais aussi de certains de ses contemporains et des grands enjeux de la Révolution française Comme le demandait l’historien Marc Bloch « Robespierristes, anti-robespierristes, nous vous crions grâce ; par pitié, dites-nous simplement : quel fut Robespierre ? ».
14 h 30 -16 h 30 Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« Robespierre, la Révolution et une première expérience de la République »
La Révolution française est associée à une première expérience de la République, qui surprend par sa diversité. Dans cette conférence, qui permettra aussi de présenter le cycle de cette année, Hervé Leuwers explore la spécificité des projets républicains de la décennie révolutionnaire.
Particulièrement à travers l’exemple de Robespierre, il revient sur la manière dont certains démocrates ont imaginé la république pendant les tensions de l’été 1791, après la chute de la monarchie (août 1792) puis durant le gouvernement révolutionnaire.
Hervé LEUWERS, professeur à l’université de Lille, ancien directeur des Annales historiques de la Révolution française et président de la Société des études robespierristes. Il a notamment publié Robespierre (Fayard, 2014) et La Révolution française (Puf, 2020).
14 h 30 -16 h 30 Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« Robespierre et la Vendée »
Comment comprendre que Robespierre qui a manifestement fort peu d’intérêt pour la guerre de Vendée, comme ses discours et ses écrits le montrent parfaitement, soit considéré régulièrement comme “le bourreau de la Vendée” ou le responsable, avec Carrier son complice, de la “dépopulation” de cette région imprécise ? Il ne suffit pas de dire que ces accusations sont mensongères. Elles sont récurrentes depuis 1795 et façonnent encore l’opinion de 2021. La conférence s’attachera à expliquer ce qui s’est réellement passé et ce qui a permis à cette légende noire de durer et j même de proliférer.
Jean-Clément MARTIN, professeur émérite de l’Université Paris 1, ancien directeur de l’Institut d’Histoire de la Révolution française. Auteur notamment d’une biographie de Robespierre aux éditions Perrin en 2016, et de La guerre de Vendée aux éditions du Seuil en 2014.
17h 00 -19 h Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« L’armée de la Révolution, la République, la citoyenneté »
On connaît les mises en garde prophétiques de Robespierre lorsque se met en place l’engrenage qui va mener à la guerre. Faire dépendre le salut de la Révolution du sort des armes revient à la mettre à la merci du général victorieux.
Mais c’est le même homme qui affirme bientôt qu’une fois la guerre déclarée, il faut la mener jusqu’au bout, tout en réprouvant la guerre de conquête. La réussite qui vient couronner son action est paradoxale. En même temps que le cours de la guerre, lié désormais au cours de la Révolution, l’emporte avec ses partisans comme il a balayé auparavant d’autres forces politiques, un lien inattendu se forge entre l’armée, la nation et la République. Il n’était prévu ni de Robespierre ni d’aucun homme politique de la Révolution qu’un nouveau modèle d’armée impliquerait la transformation du métier des armes en devoir de défense exigé de tout citoyen et que ce devoir deviendrait l’incarnation de la citoyenneté nouvelle. Sacralisé par les victoires, il est une pièce maîtresse du legs de la Révolution et, sous la troisième République, un des piliers du modèle républicain. L’« exception française » est même imitée presque partout aux XIX e et XXe siècles, y compris par des états qui ne sont en rien des républiques.
Annie CREPIN, maîtres de conférences honoraire de l’Université d’Artois, Rédactrice-en-chef (2011-2017) des Annales historiques de la Révolution française, Membre du conseil scientifique de ln Recherche historique de la Défense.
14 h 30 -16 h 30 Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« Robespierre, créateur d’un prétendu “système de la terreur” ? »
Depuis plus de deux siècles, le nom de Robespierre est accolé au mot Terreur, ce dernier écrit avec une majuscule, tandis qu’il est courant d’évoquer une période de la Terreur ainsi confondue avec le gouvernement révolutionnaire (adjectif alors devenu synonyme d’extraordinaire). Nous verrons dans quelles conditions et surtout pourquoi deux légendes noires ont ainsi été associées, celle sur Robespierre et celle sur la « terreur », tandis que la Convention s’auto-amnistiait de ses responsabilités dans la répression.
Michel BIARD, agrégé d’Histoire, professeur d’Histoire moderne à l’Université de Rouen Normandie. Spécialiste de la Révolution française, il lui a consacré de très nombreux ouvrages, parmi lesquels En finir avec Robespierre et ses amis (2021) et Terreur ! La Révolution française face à ses démons (avec M. Linton, 2020).
17 h 00 -19 h 00 Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« Le Paris de Robespierre »
Paris est plus qu’un décor pour Robespierre : la capitale est pour lui un espace politique et social chargé d’ambivalences. Dans cette conférence, on essaiera de comprendre pourquoi Paris a à la fois constitué une ressource mais, À aussi un obstacle, finalement fatal, pour sa carrière politique.
Guillaume MAZEAU, maître de conférences en histoire HAUTE moderne - Centre d’histoire du 19e siècle - Université HAE Paris-l Panthéon Sorbonne.
14 h 30 -16 h 30 Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« Joseph Le Bon » Le Bon ! Patronyme d’une ironie grinçante aux antipodes du souvenir qu’il a laissé dans les provinces du nord de la France qui l’ont vu naître et sévir sous la Terreur, lui enfant d’Arras, formé chez les Oratoriens et ordonné prêtre en décembre 1789 ! Et pourtant lorsqu’un temps, il avait été professeur de collège, ses élèves le surnommaient “le Biennommé” !
Quelle est l’histoire de celui qui s’est comporté de février à août 1794 en monstre sanguinaire ? Ne fut-il pas jouet et victime d’un de ses compatriotes d’Arras, Armand Guffroy, plus cynique que lui et qui détestait Robespierre ? Vieilles rancœurs dans une petite société provinciale ? Volonté ferme de « mieux faire » et de sauver les acquis révolutionnaires alors que les armées ennemies étaient aux portes de l’Artois ? Cette conférence présentera ces deux adversaires dès avant la Révolution pour tenter d’expliquer pourquoi tant de fureur meurtrière.
Catherine DHÉRENT, docteure en histoire - Université de Paris I, archiviste-paléontologue, Conservateur général du Patrimoine, Conservateur général des Bibliothèques, Membre de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Arras
17 h 00 -19 h 00 Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« Les femmes pendant la Révolution française : des citoyennes ? »
Pendant la Révolution française, les femmes étaient appelées citoyennes, sans posséder pour autant les droits politiques du citoyen. Nous verrons dans un premier temps que certaines ont donné une consistance au mot « citoyenne » en intervenant dans la vie politique (pétitions, clubs, insurrections…). Puis, dans un second temps, on s’intéressera à la question plus large du « droit de cité », aux réclamations des droits politiques, dans des textes revendicatifs ou par des gestes symboliques.
Dominique GODINEAU, professeur Histoire à l’Université Rennes 2, et directrice des Annales Historiques de la Révolution française. Ses travaux portent, entre autres, sur les femmes et les pratiques politiques pendant la Révolution française. Elle à notamment publié Citoyennes Tricoteuses. Les femmes du peuple pendant la Révolution française.
17 h 00 -19 h 00 Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« Robespierre et les transformations du monde des sciences sous la Révolution française »
Aujourd’hui encore, accoler le nom de Robespierre à l’histoire des sciences peut sembler saugrenu tant la légende noire construite par les Thermidoriens a figé l’Incorruptible dans une image de “monstre”, adversaire de savants et des sciences. N’a-t-il pas cherché à éliminer les plus grands savants de France, Lavoisier ou Bailly ? Au-delà même de l’intérêt personnel porté par Robespierre aux sciences de son temps, je montrerai, en m’appuyant sur les renouvellements historiographiques récents, que le gouvernement révolutionnaire constitue une période majeure dans l’histoire des sciences françaises, permettant d’étudier la mise en place d’un pouvoir scientifique et d’en questionner les effets sur les dynamiques politiques, sociales voire environnementales. Je présenterai enfin comment les Thermidoriens vont légitimer, en construisant le mythe du “monstre” — Robespierre, la réorganisation politique et scientifique mise en œuvre par la Constitution de l’an III. C’est donc en interrogeant les usages politiques de Robespierre que je tenterai de montrer son importance dans l’écriture de l’histoire des sciences et des savoirs.
Jean-Luc CHAPPEY, professeur d’histoire des sciences à l’Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne. Actuel directeur de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (UMR 8066, CNRS, ENS, Paris 1). Dernier ouvrage publié : La révolution des sciences. 1789 ou le sacre des savants, Paris, Librairie Vuibert, 2020.
17 h 00 -19 h 00 Amphi Churchill , Université d’Artois Rue du Temple à Arras.
« Napoléon et la Révolution française : de Robespierre à Sieyès »
L’histoire des relations amicales qu’entretinrent Bonaparte et Augustin Robespierre au printemps 1794 est bien connue. Le premier commandait à Nice l’artillerie de l’armée d’Italie, le second y représentait la Convention nationale. Ces relations ne s’étendirent pas à Maximilien, mais dans l’entourage de celui-ci le nom du général circula et, après la mort des deux frères, Bonaparte fut emprisonné quelques semaines à Antibes pour « robespierrisme ». Jamais Napoléon ne devait souscrire à l’image de l’Incorruptible fabriquée par les Thermidoriens. Il en parlait encore à Sainte-Hélène. On sait que Mme de Staël, plus tard, crut jeter l’opprobre sur l’Empereur en le qualifiant de « Robespierre à cheval ». Mais lui-même ne rejetait pas cette image. Au-delà de son interprétation du robespierrisme, c’est son attitude vis-à-vis d’une Révolution que, certes, il n’aimait guère mais à laquelle il devait tout, que cette conférence sera consacrée.
Patrice GUENIFFEY, Directeur d’études à l’EHESS (École des Hautes Far en Sciences Sociales), Paris.