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Robespierre et le droit de propriété
Extraits
dimanche 29 décembre 2019
PROPOSITIONS DE ROBESPIERRE EXTRAITS
1793
Je vous proposerai d’abord quelques articles nécessaires pour compléter votre théorie sur la propriété. Que ce mot n’alarme personne : âmes de boue, qui n’estimez que l’or, je ne veux point toucher à vos trésors, quelqu’impure qu’en soit la source. [...]
Demandez à ce marchand de chair humaine ce que c’est que la propriété ; il vous dira, en vous montrant cette longue bière qu’il appelle un navire, où il a encaissé & ferré des hommes qui paraissent vivants : « Voilà mes propriétés ; je les ai achetés tant par tête. » Interrogez ce gentilhomme qui a des terres & des vassaux, ou qui croit l’univers bouleversé depuis qu’il n’en a plus, il vous donnera de la propriété des idées à peu près semblables. Interrogez les augustes membres de la dynastie capétienne ; ils vous diront que la plus sacrée de toutes les propriétés est sans contredit le droit héréditaire dont ils ont joui de toute antiquité, d’opprimer, d’avilir & de pressurer légalement & monarchiquement les vingt-cinq millions d’hommes qui habitaient le territoire de la France, sous leur bon plaisir.
Aux yeux de tous ces gens-là, la propriété ne porte sur aucun principe de morale.
Elle exclut toutes les notions du juste et de l’injuste. Pourquoi votre déclaration des droits semble-t-elle présenter la même erreur ? [...] Vous avez multiplié les articles pour assurer la plus grande liberté à l’exercice de la propriété, & vous n’avez pas dit un seul mot pour en déterminer le caractère légitime ; de manière que votre déclaration paraît faite, non pour les hommes, mais pour les riches, pour les accapareurs, pour les agioteurs & pour les tyrans. [...]
Art. 7
Le droit de propriété est borné, comme tous les autres, par l’obligation de respecter les droits d’autrui
Art. 8
Il ne peut préjudicier ni à la sûreté, ni à la liberté, ni à l’existence, ni à la propriété de nos semblables.
Art. 9
Toute trafic qui viole ce principe, est essentiellement illicite et immoral.
Art. 10
La société est obligée de pourvoir à la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler.
Pour lire l’ensemble de ses propositions, c’est ici
Voir aussi un article de Bernard Vandeplas à ce sujet : c’est ici