Accueil > Comprendre la Révolution > La Révolution dans le Pas-de-Calais, le Nord > Utiliser le Recueil d’Aulard : L’exemple de la mission d’André Dumont dans (…)

Version imprimable de cet article Version imprimable

Utiliser le Recueil d’Aulard : L’exemple de la mission d’André Dumont dans la Somme, l’Oise et le Pas-de-calais en 1793-1794.

Un article de Bruno Decriem

samedi 18 mai 2019

L’exemple de la mission d’André Dumont dans la Somme, l’Oise et le Pas-de-calais en 1793-1794.
« Mon rôle est d’éditer les textes avec exactitude et clarté. » (Alphonse Aulard) (1)

Utiliser le recueil des actes du comite de salut public d’aulard pour la recherhce historique sur la révolution française : sources et méthodes.

CHRONOLOGIE DES MISSIONS D’ANDRE DUMONT DANS LA SOMME, L’OISE, BOULOGNE ET MONTREUIL EN 1793-1794. (24 juillet 1793- 30 germinal-19 avril 1794.)
ETUDE ANALYTIQUE DU RECUEIL D’AULARD.

CHRONOLOGIE DES MISSIONS D’ANDRE DUMONT DANS LA SOMME, L’OISE, BOULOGNE ET MONTREUIL EN 1793-1794. (24 juillet 1793- 30 germinal-19 avril 1794.)

5/351 : Arrêté des Comités de Salut public et de Sûreté générale réunis du 24 juillet 1793 décidant de l’envoi de deux de ses membres, Chabot et Dumont à Amiens afin de faire cesser des mouvements sur les subsistances, notamment des taxations arbitraires. « Pour calmer les mouvements qui se sont manifestés à Amiens relativement aux subsistances qu’on y a arbitrairement taxées. » « Pour le maintien de la tranquillité, la conservation des propriétés, la sûreté des personnes et le respect de la loi. »
François Chabot, Dumont, G. Couthon, Amar, Thuriot, Laignelot, Ingrand, B. Barère, Alquier, A. Benoît, Guffroy, Drouet.
[AN, AF II 74]

5/407 : Convention nationale, séance du 28 juillet 1793 : Confirmation des nominations de Chabot et Dumont dans la Somme comme représentants du peuple en mission.

Supplément 1/460 : Lettre de Chabot et Dumont au Comité de Salut public, Paris, 28 juillet 1793 : Ils adressent leur arrêté, portant suspension contre Dubellay et Caron, membres du directoire du district d’Abbeville et leur remplacement par les citoyens Brullé de St-Valéry et Pille de Vron, membres du Conseil. « Considérant que la clameur publique accuse ces deux administrateurs d’incivisme. » ils ont « pris des arrêtés tendants à favoriser l’évasion des personnes suspectes et à protéger les émigrés, les étrangers et les prêtres. Ils ont arrêté les ventes des mobiliers appartenant à des émigrés. »
[AN, AF II 148, pl.1198, P. 27et 28.]

5/463 : Lettre de Dumont au CSP, Abbeville, 3 août 1793 : Proclamation de Dumont à Abbeville. Il ne vient pas pour désarmer la garde nationale mais « pour fraterniser avec les citoyens et les aider à se débarrasser des malveillants, qui ont conçu le projet de brûler les moissons. » « Ordonne l’arrestation des étrangers originaires des pays en guerre avec la France. » « L’œuvre de femmes, de prêtres et surtout de l’Angleterre. »
[AN, AF II 148, pl.1199, p.23-24.]

5/514-515 : Convention nationale, séance du 9 août 1793 : Décret qui nomme Lebon à la place de Chabot et qui étend la mission sur les villes de Boulogne et Montreuil.

5/548-550 :
Lettre de Dumont et Lebon au CSP, d’Amiens, 14 août 1793 : Dénonce les maîtres de poste « négligents et perfides », constate « la désorganisation de notre armée », ont arrêté 9 déserteurs hollandais et espèrent « bientôt le retour de l’ordre et le triomphe des patriotes. »
Dumont ( de la Somme), Joseph Lebon.
[ AN, AF II 148, pl.1199, p.23,24. De la main d’André Dumont.]

5/556 : Arrêté du Comité de Salut public, 15 août 1793. Charge les commissaires dans la somme de prendre toute mesure de salut public « et même de mettre en état d’arrestation les ennemis de la République » afin d’assurer « la levée des soldats de la patrie et aux approvisionnements qu’exigent les besoins du peuple et des armées. »
Supplément 1/370 : Robespierre, Saint-Just, C.-A. Prieur, Barère, L. Carnot.
[AN, AF II 58. de la main de Robespierre.]

5/558 : Lettre de Dumont et Lebon au CSP , Amiens, 15 août 1793 : Annonce leur décision de mettre en liberté deux commissaires chargés d’acheter du blé pour les armées du Nord. Ces deux commissaires venaient d’être arrêtés par le district de Clermont. « Nous avons mieux aimé risquer une faute utile que de pêcher par un excès de prudence. »
Dumont, Lebon.
[AN, AF II 411. AF II 410, pl. 3304, p.45.]

5/559 : Lettre du Comité de Salut public à André Dumont et Joseph Lebon, à Amiens, SD : Fait confiance aux lumières, au zèle des deux représentants. « L’approvisionnement des armées du Nord est trop important pour ne pas fixer votre zèle. » Le Comité a confiance en « vos lumières » afin « d’écarter les obstacles que l’erreur ou la malveillance voudraient apporter à cette partie du service. »
[AN, AF II 411.]

6/30-31 : Lettre de Dumont et Lebon à la Convention, Amiens, 19 août 1793 : Met en place des mesures de salut public contre les accapareurs et met en arrestation puis en jugement l’un d’entre eux Eustache de Forceville qui « abusait de sa situation pour sortir de la ville une grande quantité de marchandises, et notamment plusieurs tonnes de riz, quoique ce riz fût en réquisition. » Ont descendu les cloches « objet d’un sot respect. » « Le peuple, à Amiens, est comme partout ailleurs : il veut sincèrement la liberté. » Ont arrêté des coupables désormais à Péronne parmi un régiment de Hussards « peu accoutumé à la discipline. » Ont investi près de Montdidier la maison de Bosquillon-Genlis où se réfugiait un ecclésiastique.
[Moniteur, séance du 23 août 1793.]

6/134 : Lettre d’André Dumont à la Convention, Abbeville, 27 août 1793 : A eu raison d’un « mouvement à Abbeville en vue de délivrer les suspects qu’il y avait fait incarcérer. » « Admirable zèle des habitants de Montreuil pour la levée en masse. 12000 campagnards sont réunis à Abbeville et demandent à marcher. »
[AN, C 265.]

6/173 : Lettre de Dumont à la Convention, Abbeville, 29 août 1793 : « Tout se montre bien ici. » « Depuis que nous l’avons débarrassée d’une vingtaine de personnes suspectes, la joie et la félicité règnent partout. » Abbeville sera bientôt « l’exemple des vertus républicaines. »
[AN, AF II 149, pl.1204, p.33. De la main d’André Dumont.]

6/188 : Lettre du Comité de Salut public à divers représentants, Paris, 30 août 1793 : 1° A Dumont et à Joseph Lebon, représentants dans la Somme. Réitère ses directives sur les subsistances. « L’approvisionnement des armées du Nord est trop important pour ne pas fixer votre zèle. » A confiance en « vos lumières. » Elles « vous dicteront les moyens d’écarter les obstacles que l’erreur ou la malveillance voudraient apporter à cette partie du service. »

Les membres du Comité de salut public : Laz. Carnot, C.-A. Prieur.


[Collection de M. Étienne Charavay.]

6/219-220 : Lettre de Dumont à la Convention, Abbeville, 1er septembre 1793 : Parcourt la côte et les environs de Saint-Valéry, continue à arrêter des suspects à Abbeville. « Un homme accusé d’avoir crié : Vive le roi ! est sans doute arrêté en ce moment. » « Les rebelles battus et mis en fuite près de Saint-Pol viennent de se réfugier dans la forêt de Cressy à trois lieues d’ici ; j’y fais partir une force armée ; je vais me mettre à leur tête et diriger leurs coups. » Six à sept rebelles sont arrêtés. « L’esprit se vivifie. » C’est bientôt « le règne du plus pur républicanisme. »
[AN, AF II 149, pl.1205, p.15. De la main d’André Dumont.]

Supplément 2/80 : Lettre de Dumont à la convention, d’Abbeville, 2 septembre 1793 : Annonce le départ de six cents hommes et des canonniers « pour aller au secours de Dunkerque » assiégé. Annonce également l’arrestation de Duchâtelet et Broglie, « ci-devant nobles, munis de passeports prétendument signés des membres du Comité de Sûreté générale. » « Tous les gens suspects sont surveillés, arrêtés et incarcérés avec une activité vraiment républicaine. »
[Journal des débats numéro 351, p.59. Reproduit dans Archives Parlementaires, LXXIII, P. 383, note 1.]

6/273 : Décret de la Convention nationale, 4 septembre 1793 : Lebon rentré à Paris « pour donner des renseignements au Comité de Salut public et à celui de Sûreté générale, restera au sein de la Convention. » Dumont terminera seul les opérations dans la Somme.

6/300-302 : Lettre de Dumont à la Convention, Amiens, 6 septembre 1793 : Arrête à Amiens les étrangers et les classe. « Il en est résulté la capture de plusieurs émigrés et la réclusion en une maison d’arrêt de plus de deux cents étrangers plus que suspects. » « L’aristocratie n’ose paraître, tandis que les sans-culottes triomphent. Ce n’est plus Amiens, c’est un grand Arras. » A fait arrêter des officiers de gendarmerie et un général. « La conspiration se dévoile à chaque instant. » « Je travaille jour et nuit à découvrir le fond de l’abîme et j’y parviendrai. » « J’ai encore de grands remèdes à employer pour guérir les maux qui désolent cette contrée, mais l’émétique que je fais prendre va purger ce département. »
[AN, AF II 149, pl.1206, p.1 à 8. de la main d’André Dumont. Lettre datée d’Amiens, 5 septembre.]

6/302 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, SD : Approuve les dispositions sages de votre dépêche du 6. Dans les mesures prises, « nous avons vu des dispositions sages qui doivent contribuer au salut de la République. »
[AN, AF II 149, pl.1206, p.2.]

6/332-333 : Lettre de Dumont à la Convention, SLSD, vers le 7 septembre 1793 : Continue sans cesse les arrestations de nobles. « J’ai à peine le temps de vous écrire. J’extirperai ce chancre » ainsi que 64 prêtres insermentés qualifiés de « nouvelles espèce de monstres, troupeau de bêtes noires, cinq douzaines d’animaux. » Prévoit le transfert à Paris sous étroite surveillance de Châtelet. « Tous les jours je reconnais de nouveaux complots, et tous les jours je m’efforce de les déjouer. » « L’esprit public s’élève chaque jour. »
[Moniteur, séance du 9 septembre 1793.]

6/402 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 10 septembre 1793 : A mis en arrestation 8 à 10 suspects d’émigration, de l’évêque constitutionnel Desbois, de la maréchale Biron et du président du tribunal criminel de la Somme, Desmery. « Les complots se découvrent tous les jours, et plus je fais faire d’arrestations, plus je trouve de coupables. » « Je tiens un fil que je ne quitte pas ; il me conduit dans les derniers retranchements de l’aristocratie. Je n’ai que le temps de vous assurer de mon zèle. »
[Moniteur, séance du 14 septembre 1793.]

6/470 : Lettre de Dumont à la Convention, de Doullens, 12 septembre 1793 : A capturé la maréchale Biron. « Il me manquait une maréchale : je l’ai trouvée. » A arrêté à Doullens « 49 personnes plus ou moins suspectes. » A découvert des cocardes noires, signes de ralliement des prêtres.
[AN, C 270, pl.652, p.14.]

6/491-492 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Abbeville, 15 septembre 1793 : Le district a fourni 3400 hommes pour la levée des 18-25 ans. Arrestation de 50 suspects. Fuite puis arrestation de Béthune-Charost. Deux dragons voleurs de poules sont promenés en ville avec des volailles pendues au cou. « Abbeville, auquel j’ai fait prendre la première médecine, était en convalescence : je viens de lui en faire prendre une dernière, qui l’a entièrement rétabli. »
[AN, C 270, pl.653, p.1. De la main d’André Dumont.]

6/582 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 20 septembre 1793 : Va envoyer à Paris la maréchale Biron « Vieille édentée qui trahit sa patrie. » « Tous les jours se déchire le voile affreux des complots liberticides tramés dans ce département. »
« Il existe en ce pays trois choses qui font trembler les traîtres. Les voici : Le tribunal révolutionnaire, la guillotine et le maratiste Dumont. »
A chassé un soir trois muscadins qui le menaçaient à l’aide de ses deux pistolets.
[Moniteur, séance du 23 septembre 1793.]

7/4-5 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 22 septembre 1793 : Énumère 7 ci-devant arrêtés à Boulogne et ses environs par le colonel Landrieux. Évoque 40 détenus nouveaux dont des Anglais et des abbés. « Ne souffrez pas plus longtemps que d’infâmes prêtres réfractaires consomment dans nos maisons d’arrêt la subsistance des pauvres. » « Cinq à six douzaines de ces animaux. » « Comptez sur mon dévouement éternel à la défense et au salut de la patrie. »
[AN, AF II 149, pl.1209, p.10.]

7/5 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, SD : Approuve les mesures de sûreté prises. Parle de l’énergique activité de Dumont. « Le Comité se repose entièrement sur votre sagesse et votre patriotisme. »
[AN, AF II 149, pl.1209, p.11.]

Supplément 2/80 : Lettre de Dumont à la Convention, S.L.N.D., 26 septembre 1793 : Explique qu’il a mis en place la loi du 17 septembre. « La loi du 17, qui ordonne l’arrestation des gens suspects, s’exécute dans le département de la Somme. » A fait transférer des prisonniers entre Abbeville et Amiens, et vice-versa. Parmi les personnes détenues « il se trouve plusieurs femmes d’émigrés divorcées » et demande avis à la Convention sur la conduite à suivre sur ce cas non prévu par la loi.
[Moniteur universel, numéro 273, p.1157. Reproduit dans Archives Parlementaires, LXXV, P. 285.]

7/85-86 : Lettre de Dumont à la Convention, de Boulogne, 27 septembre 1793 : A trouvé les patriotes d’Etaing dans le Pas-de-Calais « dans une espèce de léthargie. » « J’ai ranimé leur courage en donnant à la ville une potion d’émétique. » A fait arrêter « 200 ennemis de la Révolution française. » de cette commune. A fait remplacer des béguines par des femmes, mères des défenseurs de la patrie dans les hôpitaux.
[Mercure universel, séance du 30 septembre 1793.]

7/118 : Lettre de Dumont à la Convention, de Montreuil, 29 septembre 1793 : A destitué les anciens membres des administrations de Boulogne. « L’aristocratie étouffait le patriotisme. » A fait arrêter les suspects, les étrangers et environ 300 ci-devant dans l’enthousiasme populaire. N’a pas voulu que son nom soit donné à un bataillon, lui préférant celui de Le Pelletier.
[AN, C 273, pl.691, p.11. De la main d’André Dumont.]

7/168-169 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Abbeville, 1er octobre 1793 : A fait arrêter par le comité de surveillance de Montreuil des personnes emmenées par 44 charrettes. A prononcé une violente diatribe contre les prêtres nommés « des arlequins ou des pierrots vêtus de noir qui montraient des marionnettes » faisant « des singeries. » Annonce de futurs autodafés de confessionnaux. A fait approuver ses dires par deux prêtres constitutionnels. « J’ai usé en cette ville de mon excellent remède. » « En sortant, j’avais pour cortège toute la ville. »
[Moniteur, séance du 5 octobre 1793.]

7/213-214 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Abbeville, 4 octobre 1793 : Annonce l’arrestation d’Élisabeth-Joannes Pitt à Abbeville, parente de Pitt. « Il était encore réservé aux Abbevillais de faire par eux-mêmes l’arrestation d’une parente de l’infâme Pitt. » « J’espère que bientôt les aristocrates, les modérantistes et les feuillants y seront aussi rares que les rois. J’assomme le fanatisme et on applaudit. »
[Moniteur, séance du 7 octobre 1793.]

7/245 : Arrêté numéro 2 du Comité de Salut public, 15e jour du 1er mois de l’an II-6 octobre 1793 : « Le comité de Salut public arrête que le citoyen Dumont, représentant du peuple actuellement dans le département de la Somme, se rendra de suite à Nancy pour purger cette place de tous les gens suspects qui s’y trouvent. »

Saint-Just.


[AN, AF II 59. De la main de Saint-Just.]

7/304 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 8 octobre 1793 : Revient de Péronne où il a « opéré » avec Laurent. Décline la mission à Nancy en raison de sa « santé délabrée. » « Je ne puis plus me soutenir ; la fatigue m’a abattu. » « Il m’est impossible d’en faire plus. » Accepterait d’y ajouter « la partie du Pas-de-Calais que je n’ai pas. » Désire un congé d’un mois pour se rétablir.
[AN, AF II 150, pl.1213, p.17. De la main d’André Dumont.]

7/325-327 : Lettre de Dumont à la Convention, de Péronne, 9 octobre 1793 : Péronne est « un second Coblentz. » A arrêté une centaine de « mauvais sujets » et épuré les administrateurs de la ville. A parlé au peuple assemblé. « Je leur dis alors que, la torche à la main, le poignard dans l’autre, je forcerais bientôt les ennemis de la Révolution à abandonner leurs projets. »
[AN, C 274, pl.693, p.9. De la main d’André Dumont.]

7/377 : Lettre du Comité de Salut public à André Dumont, Paris, 12 octobre 1793 : L’invite à terminer ses travaux dans la Somme et prend acte de l’impossibilité de se rendre à Nancy. « Dès que votre santé, ne vous permet pas de répondre au désir du Comité, il ne peut que vous inviter à terminer vos travaux dans le département de la Somme. » Pense que la Convention ne fera aucune difficulté à lui accorder le congé « satisfaite des succès qui ont résulté de votre zèle et de vos efforts. »

Saint-Just, Collot-d’Herbois.


[Compte-rendu publié par André Dumont, Paris, an V, in-8°.]

7/426 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Abbeville, 24e jour du 1er mois de l’an II-15 octobre 1793 : A « déjoué une cabale nouvelle » en arrêtant deux suspects qui l’avaient traité de « despote » à Montreuil. « J’ai fait trembler ces agitateurs et j’ai fait arrêter deux de ceux qui m’ont été désignés. » « Ce nuage s’est dissipé : le jour a reparu et les traîtres sont démasqués. J’y lance des foudres. »
[AN, AF II 150, pl.1215, p.29.]

7/443 : Lettre d’Hérault de Séchelles, membre du Comité de Salut public à André Dumont, représentant dans la Somme, Paris, 25e jour du 1er mois de l’an II-16 octobre 1793 : Approuve la libération de Genevois détenus à Amiens par Dumont. « vous avez agi politiquement pour nous vis-à-vis de la petite Genève. » « Le Comité vous prie d’achever dans ce pays ce que vous avez si bien commencé. » Adjonction confirmée à Levasseur pour aller à Beauvais.
[Compte-rendu par André Dumont.]

7/468-469 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Abbeville, 6e jour de la 3e décade du 1er mois de l’an II-17 octobre 1793 : voit avec satisfaction l’arrivée de 500 prisonniers anglais. « Mes veilles et mes fatigues viennent d’être payées d’un bien agréable retour. » Cependant « Avoisinant la mer, il peut-être fort dangereux de laisser plus longtemps ces prisonniers à Abbeville. » A trouvé des trésors dans le jardin d’un comte « scélérat » d’Hervilly. Va « faire une guerre ouverte » aux prêtres en ce département « tâcher d’assommer le fanatisme et de le faire disparaître de ce pays. » Se réjouit de la mort de Marie-Antoinette sur l’échafaud : « La ci-devant reine a donc subi le châtiment dû à ses crimes : ainsi périssent tous ses partisans ! »
[Journal des débats et des décrets, séance du 20 octobre 1793.]

7/569 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, SL, 1er jour du 2e mois de l’an II-22 octobre 1793 : A capturé 3 moines réfractaires de l’Abbaye du Gard. « Infâmes bigots, trois bêtes noires. » « Les trois monstres sont allés au cachot attendre leur jugement. » Accepte l’adjonction de l’Oise et trouvera les moyens « d’extirper le chancre cadavéreux de l’aristocratie. » « Je tiens tous les fils. »
[Journal des débats et des décrets, séance du 24 octobre 1793.]

7/570-571 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, SL, 1er jour du 2e mois de l’an II-22 octobre 1793 : Envoie au CSP le beau-frère du roi d’Angleterre et la parente de Pitt ainsi que les trésors découverts. Parle de Louis XVI en raison des médailles d’or gravées : « Louis le raccourci, monstre qui n’ait jamais rien valu. » « Sa stupide figure. » Compte proscrire les prêtres « les animaux noirs » « pour tuer le fanatisme. » « Je fais disparaître les crucifix et les croix. » Lutte contre l’ivrognerie et la fainéantise. Part pour Beauvais « que je vais mettre au bouillon maigre avant de lui faire prendre une médecine. »
[Journal des débats et des décrets, séance du 24 octobre 1793.]

7/606-607 : Lettre de Dumont à la Convention, de Beauvais, 3e jour du 2e mois de l’an II-24 octobre 1793 : A retrouvé à Beauvais son collègue Levasseur ( de la Sarthe). Commence à épurer les autorités. Prononce un discours révolutionnaire à la Société populaire pour « purger la ville. » « On n’était pas fait ici aux mesures révolutionnaires. » « Tout y est calme, me dit-on, mais c’est le calme du modérantisme. » « N’attendez de moi aucun ménagement jusqu’à ce que cette ville soit purgée de tous les royalistes, modérés et feuillants qui l’infestent. »
[Journal des débats et des décrets. Séance du 26 octobre 1793.]

8/8-9 : Lettre de Dumont à la Convention, de Beauvais, 4e jour de la 1re décade du 2e mois de l’an II-25 octobre 1793 : « Beauvais est une ville gangrénée. » A fait arrêter 150 personnes, prêtres, religieuses, ci-devant nobles et accapareurs. N’est pas d’accord avec Levasseur sur les mesures à prendre. « Au surplus mon collègue ne voit pas de même ; aussi je n’insiste pas. » Envoie deux arrêtés pris par lui dans la Somme dont l’un est relatif aux prêtres.
[AN, C 277, pl.733, p.21.]

8/9-10 : Lettre de Dumont au CSP, SL, 4e jour du 2e mois de l’an II-25 octobre 1793 : « Beauvais est dans l’état le plus alarmant. » A des « principes d’une extrême sévérité. » Est en désaccord avec Levasseur. « Je vous autorise à nommer à ma place pour le département de l’Oise ou à m’autoriser à prendre seul des mesures capables de faire triompher les républicains. » « Beauvais ne renferme pas dix républicains prononcés. »
[AN, AF II 151, pl.1218, p.50.]

8/58-59 : Lettre du CSP à Dumont, 27 octobre 1793 : Blâme fortement Dumont pour ses mesures contre le culte catholique. « Il nous a paru que dans vos dernières opérations vous avez frappé trop violemment sur les objets du culte catholique. » « Il faut bien se garder de fournir aux contre-révolutionnaires hypocrites, qui cherchent à allumer la guerre civile, aucun prétexte qui semble justifier leurs calomnies. Il ne faut pas leur présenter l’occasion de dire que l’on viole la liberté des cultes et qu’on fait la guerre à la religion en elle-même. Il faut punir les prêtres séditieux et inciviques, mais non proscrire ouvertement le titre de prêtre en soi. » « Ménagez la masse faible ou ignorante. Suivez les principes que nous venons d’exposer, appliquez-les. »
Applaudit cependant à l’énergie déployée dans ses missions. A « vengé le peuple et fait trembler ses ennemis. »

Collot-d’Herbois, Robespierre, Carnot, Billaud-Varenne.


[Collection de M. Étienne Charavay. La Revue Historique : La Révolution française, tome III, P. 557.]

8/80 : Lettre de Dumont à la Convention, SL, 7e jour du 2e mois de l’an II-28 octobre 1793 : Se félicite du républicanisme de la ville de Breteuil. « J’ai lieu de me féliciter du feu sacré du républicanisme que j’ai laissé à Breteuil. » « Je ne peux assez vous en faire l’éloge. » Demande à nouveau de pouvoir prendre « de grandes mesures » pour Beauvais. « Songez à Beauvais, ne le perdez pas de vue ; il a de grands maux, il lui faut de grands remèdes. »
[Moniteur, séance du 31 octobre 1793.]

8/122 : Lettre du Comité de Salut public à André Dumont, Paris, 9 brumaire-30 octobre 1793 : Atténuation des reproches formulés le 27 octobre 1793. « Vous auriez dû y lire l’estime la plus profonde pour votre civisme énergique et l’assentiment le plus fort à vos opération. Vous avez rendu de grands services à la patrie. » L’invite à continuer sa mission actuelle « avec le même patriotisme et le même courage, et nous nous en rapportons à vous-même pour le reste. »

Barère, C.-A. Prieur, Robespierre, Billaud-Varenne.


[Compte-rendu par André Dumont, Paris, an V, in-8°]

8/164 : Lettre de Dumont à la Convention, SL, 1er jour de la 2e décade du 2e mois de l’an II, 11 brumaire-1er novembre 1793 : A découvert de nouveaux trésors, plus de 50 000 livres en or et en argent monnayés. « De trésors en trésors, nous allons, je crois, découvrir de quoi balayer le territoire de la République des brigands qui l’infectent. »
[AN, C 278, pl.735, p.14.]

8/226 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, 14 brumaire-4 novembre 1793 : Charge Dumont de l’arrestation d’un chef de complot, Sainte-Foy et dix autres nommés, ses complices et de les « conduire à Paris sous sûre garde. » « Vous êtes destiné à rendre à la patrie un service peut-être plus important que tous ceux que vous lui avez rendus jusqu’à ce moment. Il s’agit d’un complot qui nous est dénoncé, et dont le chef est le fameux Sainte-Foy. » « Nous croyons que cette opération n’est pas indigne de votre patriotisme. »

Robespierre, Billaud-Varenne, C.-A. Prieur, Carnot, B. Barère, R. Lindet.


[AN, AF II 58. De la main de Robespierre.]

8/418-420 : Lettre de Dumont à la Convention, SL, 4e jour de la 3e décade du 2e mois de l’an II, 24 brumaire-14 novembre 1793 : Quitte Paris et nettoie Compiègne, en y passant. « Compiègne renfermait encore certains feuillants, on les ramasse. » Annonce plusieurs prêtres qui se déprêtrisent, ces « animaux noirs » « organe de l’imposture. » « Je me félicite sans cesse d’avoir, le premier, il y a trois mois, déchiré le voile et fait déclarer à deux escamoteurs, à Montreuil, qu’ils n’avaient été jusque-là avec leurs habits noirs que des arlequins ou des pierrots, qui endoctrinaient les hommes pour vivre à leurs dépens. » « La raison ayant terrassé ces prôneurs de l’imposture. » « Je vais frapper le fer, tandis qu’il est chaud. » « La débâcle devient générale ; bientôt nous dirons : plus de prêtres et beaucoup de républicains. »
[AN, C 278, pl.737, p.41]

8/595 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, SL, 1er jour de la 1re décade du 3e mois de l’an II, 1er frimaire-21 novembre 1793 : Tient tous les contre-révolutionnaires désignés et les enverra sous trois jours à Paris. Se plaint de son manque de pouvoirs pour l’Aisne, le Pas-de-Calais et le Nord. A « failli être pris par l’ennemi. »
[AN, AN 152, pl.1227, p.11. De la main de Dumont.]

8/595 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, SD : Répond que « des représentants du peuple sont déjà dans ces départements, chargés de balayer les écuries d’Augias. »
[AN, AF II 152, pl.1227, p.12.]

8/596-597 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 1er jour du 3e mois de l’an II, 1er frimaire-21 novembre 1793 : A fait arrêter, le 19, les contre-révolutionnaires complices de Sainte-Foy, à Saint-Quentin et les fait transférer à Paris. « Il ne paraît pas douteux que dans toute cette partie de la frontière il existe des traîtres qui voient journellement les ennemis. » Le 20, a animé à Amiens la fête de la Raison où participaient 15 000 personnes. Des autodafés ont détruit des symboles de la noblesse et des prêtres. « Il y a deux mois, je vois ai écrit que dans trois mois je ne laisserais pas de prêtres et ferais des autodafés de leurs confessionnaux ; je vous ai tenu parole. »
[AN, C 283, pl.797, p.14. De la main d’André Dumont.]

9/45 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 9 frimaire-29 novembre 1793 : A fait conduire au Comité des personnes arrêtées. Demande que faire de la fille naturelle de Sainte-Foy « à laquelle il paraît, que l’ennemi vient de tout enlever. » « Qu’elle est sans argent et sans effets. »
[AN, AF II 152, pl.1230, p.27. Analyse.]

9/83-84 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 1er jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II,11 frimaire-1er décembre 1793 : Signale que « la déprêtrisation est à l’ordre du jour. » par de nombreuses lettres de déprêtrisation qui « pleuvent autour de moi, partout où je vais. » « Le charlatanisme religieux fait naufrage. » « Des prêtres devenus hommes, c’est sans doute là un miracle. » Décrit la fête de la Raison à Péronne où il était avec Duquesnoy. Évoque la déchristianisation. « Partout on ferme les églises, on brûle les confessionnaux. » Il rapporte ces propos de plusieurs filles venues de la campagne : « Ils viendront cor, chez curés, nos dire que des morciaux de bos sont des saints ; oh leur dirons : os êtes des menteus, oh ne volons pus de vous. »
[Moniteur et Mercure universel, séance du 4 décembre 1793.]

9/124-125 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 3e jour de la 2e décade de frimaire an II-3 décembre 1793 : Dénonce un mouvement et un piège des prêtres à Amiens. A fait arrêter une douzaine des agents et « en suivant le fil de cette nouvelle machination, on découvrira le cabinet secret d’où part le coup. » « C’en est fait de la vermine ecclésiastique. Le peuple a les yeux ouverts, et ces animaux noirs, aujourd’hui démasqués, n’ont pu trouver qu’une vingtaine de pauvres diables qu’ils ont enivrés. Il faut leur pardonner cette dernière extravagance : qui se sent mourir, se débat ; c’est chez eux le délire de la mort. » « Il faut toujours prendre le mal dans sa source et l’extirper aussitôt qu’il est connu. »
[AN, C 283, pl.799, p.000. De la main de Dumont.]

9/125-126 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 13 frimaire-3 décembre 1793 : Transmet une adresse faite par lui le 13 frimaire pour les citoyens d’Amiens contre les « prêtres fanatiques. » « Le bandeau du fanatisme et de la superstition est tombé. » « J’ai provoqué la chute des prêtres ; je les ai démasqués à toute la République. » « Les prêtres ressemblent à l’hiver, qui dévore tout et ne produit rien. » Pense qu’une « vengeance se médite ; elle se dirige vers moi. » Mais affirme : « Je suis voué à la défense de mon pays, la mort n’a rien qui puisse m’intimider. »
[AN, AF II 152, pl.1231, p.5. Analyse.]

9/259 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 18 frimaire-8 décembre 1793 : Annonce « un attentat affreux » commis par des rebelles de la Vendée. L’arbre de la liberté a été scié. 7 000 hommes, sous les armes, cherchent les coupables. « Il en résultera la punition des coupables ; j’exterminerai ces partisans de la Vendée. » A donné l’ordre d’arrêter les étrangers qui abondaient, depuis trois jours.
[AN, AF II 143, pl.1139, p.22 à 26. De la main d’André Dumont.]

9/259-260 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 18 frimaire-8 décembre 1793, 7 heures du soir : Soupçonne fortement des étrangers arrivés à Amiens. « Ce sont des étrangers arrivés ici, qui cherchaient à fomenter le trouble ; mais j’ai tendu mon large filet, et j’y prends tout mon gibier de guillotine. » « La punition suivra le crime. Les scélérats ne s’attendaient pas à être encagés ; patience, ça ira. Ils voulaient frayer un chemin aux rebelles, mais ils ne frayeront que celui de la mort. » « Je méprise les prêtres, mais je ne les combats qu’avec le ridicule. »
[Moniteur, séance du 11 décembre 1793.]

9/306-307 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Abbeville, 10e jour de la 2e décade du mois de frimaire an II, 20 frimaire-10 décembre 1793. (P.S. Du 21 décembre 1793, d’Amiens) : A fait incarcérer les agents des rebelles à Amiens. A célébré la fête de la Raison et de la vérité à Abbeville avec notamment le mariage d’un prêtre, devant six mille personnes. Un père nommé Le Roy change son nom abhorré en La Paix. A mis en liberté une infinité de sans-culottes incarcérés « égarés par la vermine religieuse. » A fini la lettre à son retour à Amiens, 1er jour de la 3e décade-21 décembre. (Post-scriptum) « Mon coup de filet et l’arrêté que j’ai pris consternent assurément les malveillants. »
[AN, AF II 153, pl.1236, p.3. De la main d’André Dumont.]

9/398-399 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 4e jour de la 3e décade du mois de frimaire an II-24 frimaire-14 décembre 1793 : A transformé l’église de Montagne en halle au blé. « Ainsi, si vous l’approuvez, les citoyens de Montagne iront chercher la nourriture dans le lieu où ils allaient avaler à longs traits le poison de la superstition, du fanatisme et du ridicule. » A fait arrêter des prostituées. « Un troupeau de femmes qui suivaient les bataillons passant par Amiens. » « Elles ne sèmeront plus la contagion et la peste parmi nos frères ; il est temps d’écumer les armées de ces femmes. »
[AN, AF II 152, pl.1234, p.26. De la main d’André Dumont.]

9/468-469 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Abbeville, 27 frimaire-17 décembre 1793 : Doit faire des « voyages continuels » pour le travail énorme des subsistances. « Je suis en camp volant. » A mis en arrestation 4 individus qui exerçaient des pouvoirs illimités délégués par Élie Lacoste et Peyssard « induits en erreur. » Est dénoncé par les partisans de ces hommes à Boulogne-sur-mer. « Petites manœuvres et dénonciateurs. » « Ne croyez pas à mes dénonciateurs ; je provoque la surveillance. »
[AN, AF II 152, pl.1235, p.54. De la main d’André Dumont.]

9/546-547 : Lettre de Dumont, Vidalin, Bollet, Fremanger et Garnier ( de la Meuse) à la Convention, 30 frimaire-20 décembre 1793 : Relatent la fête du jour à Amiens pour la nouvelle plantation d’un arbre nouveau de la liberté. « Arrivés à la commune, on y déposa les restes de l’arbre, et on en sortit un autre, orné des couleurs nationales, avec cette inscription : Les citoyens d’Amiens me défendront jusqu’à la mort. » C’est la réparation du « crime horrible. » « Mes collègues, qui signeront cette lettre, s’unissent à moi pour justifier aux yeux de la République entière les habitants de cette commune. »
[AN, C 287, pl.860, p.3.]

9/637-639 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, SL, 4 nivôse-24 décembre 1793 : Alité en revenant de Boulogne où il a été victime de dénonciation. « Je dicte cette lettre. » Doit « garder encore le lit pour quelques jours. » A fait éloigner ou arrêter les femmes présentes à Amiens avec les corps belges, ce qui entrainaient ivrognerie et autres troubles. Dénonce l’évêque Desbois qui complote contre lui. « Je n’entre dans ce détail que pour vous prémunir contre la malveillance, et, si de pareils êtres pouvaient être crus, que deviendraient les républicains ? Répondez-moi franchement. »
[AN, AF II 153, pl.1236, p.56.]

9/727-728 : Lettre de Dumont à la Convention, de Boulogne-sur-Mer, 8 nivôse-28 décembre 1793 : Défend son action politique en dénonçant « un nuage épais de calomnies et d’atrocités » dont il se dit victime. « Depuis un mois je voyais s’élever autour de moi un nuage épais de calomnies et d’atrocités contre tous les républicains. » « Les prêtres même qui s’étaient déprêtrisés reprirent hardiment leur métier. » « J’attaquai tous les traîtres. […] Une nouvelle lumière a éclairé tout ce pays, et tous les projets des scélérats ont été déjoués. » Se dit « missionnaire de la République. » Demande le changement de nom de Boulogne-sur-Mer en celui de Port-de-l’Union. « Boulogne fut, il y a sept mois, le repaire de l’aristocratie ; il est aujourd’hui le temple de la liberté. »
[AN, F17, 1008-4 dossier 1653. De la main d’André Dumont.]

9/775 : Lettre du Comité de salut public à Dumont à Amiens, Paris, 11 nivôse-31 décembre 1793 : Le CSP applaudit à son arrêté sur la pétition des citoyens de Montagne qui consistait à transformer l’église en halle au blé. Approuve l’arrestation des prostituées afin d’éviter la contagion des armées. « Il ne doit plus avoir d’asile sur le sol de la liberté. » « Le comité applaudit à l’arrestation que tu as ordonnée des femmes qui sèment la contagion dans nos armées ; il faut des filles de Sparte pour accompagner les vainqueurs des Thermopyles. »
[AN, AF II 37, pl.296, p.23.]

10/86-87 : Lettre du Comité de Salut public rédigée par Barère à Dumont, Paris, 17 nivôse-6 janvier 1794 : Charge Dumont de sa rendre à Arras afin d’interroger, d’épurer et d’amalgamer le 11e bataillon de Paris, dit des Tuileries dont certains militaires se sont rendus coupables d’insubordination et d’indiscipline. « Tu épureras le bataillon et tu interrogeras les citoyens soldats, compagnie par compagnie. » « Cette affaire n’est pas longue ; nous nous en rapportons entièrement à toi pour l’exécution de ce décret. »

B. Barère, Billaud-Varenne, Collot-d’Herbois.


[AN, AF II 198. De la main de Barère.]
Minute d’une lettre identique, datée du 21 nivôse-10 janvier 1794 adressée aux représentants en mission dans le Nord et le Pas-de-Calais, signée : Robespierre, B. Barère, Billaud-Varenne, Collot-d’Herbois, R. Lindet.
[AN, AF II 198, pl.1647, p.6.]

10/130 : Lettre de Dumont à la Convention, SLND, Boulogne, 19 nivôse-8 janvier 1794 : est « retenu au lit depuis trois jours. » Envoie de Boulogne une armée de bande sainte à la barre de la Convention pour « vous demander l’honneur d’être battue pour la défense de la République. » « Une nouvelle preuve de l’erreur de ceux qui me croient brouillé avec tous les saints. »
[AN, C 287, pl.862, p.14.]

10/275-276 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 27 nivôse-16 janvier 1794 : Vient de recevoir l’arrêté qui le charge de l’Oise et de la Somme. « Vous me recommandez de me défier des intrigants : depuis six mois je leur donne une si terrible chasse que je les connais, je crois, par le nez et les yeux. Comptez sur mon zèle. » A arrêté des officiers de gendarmerie ci-devant contre-révolutionnaires, deux lieutenants et un capitaine. « Je purge tous les corps de gendarmerie des traîtres qu’ils peuvent avoir. » Part pour Noyon.
[AN, AF II 411, 410, pl.3304, p.51.]

10/334-335 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Noyon, 1er pluviôse-20 janvier 1794 :
A « commencé de suite mes opérations » à son arrivée hier à Noyon. Va se rendre à Paris via Compiègne durant 24 heures afin de reconnaître des effets récupérés sur un voleur arrêté, lui-même ayant été volé à Paris. Joint une circulaire imprimée prise par lui-même dénonçant le fédéralisme. « Depuis six mois je poursuis tous les ennemis du peuple, de tel masque qu’ils se couvrent. » « Plus de préjugés, plus de superstition ; la Révolution a mis à leur place la vérité et la raison. »
[AN, AF II 162. De la main de Dumont.]

10/366-367 : Lettre de Dumont à la Convention, de Marat-sur-Oise ( Compiègne), 2 pluviôse-21 janvier 1794 : Explique et développe ses mesures prises de déchristianisation. « La vermine ecclésiastique sent approcher sa dernière heure. Elle a voulu se relever, mais elle a provoqué sa chute. Les impostures de ces animaux sont tellement démasquées que les citoyens des campagnes aident eux-mêmes à vider les ci-devant églises. » « Les églises sont converties en halls, de manière que le peuple va acheter sa nourriture où il allait depuis des siècles avaler du poison. » « Les intrigants veulent s’agiter, mais la loi du 14 frimaire va les écraser. » L’agent national du district de Noyon est en prison pour vol, signale Dumont.
[AN, AF II 162,163, pl.1323, p.2. De la main d’André Dumont.]

10/367 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Marat-sur-Oise (Compiègne), 2 pluviôse-21 janvier 1794 : Dénonce au Comité l’agent national du district de Noyon. Part pour Senlis.
[AN, AN II 162.]

10/468 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Paris, 7 pluviôse-26 janvier 1794 : Transmet le procès-verbal de la séance tenue à Compiègne et de la séance tenue à Senlis. A accompli l’épuration des autorités constituées, tribunaux, Comités de surveillance de Compiègne par ordre du citoyen Pioche (sic) Dumont. Se dit satisfait « de voir cette commune à la hauteur des circonstances. » « La citoyenne Burnay, âgée de douze ans, a prononcé un discours patriotique, dans lequel elle rendait justice aux talents et vertus du citoyen Dumont. » L’agent national Bertrand « a renouvelé le serment sacré du Français et présenté à Pioche Dumont l’assurance de leur reconnaissance et de leur attachement. » A pris Pioche comme prénom.
[AN, AF II 162, pl.1323, p.24. Analyse.]

10/550 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Beauvais, 11 pluviôse-30 janvier 1794 : Affirme que « vos inquiétudes relatives aux prêtres et fous qui les écoutent sont pour les départements de l’Oise et de la Somme sans fondement. La vérité a fait disparaître l’imposture. » « Le salut de la patrie et la destruction des prêtres sont tous deux très assurés. » Explique que les « prêtres ici sont démasqués. »
[AN, AF II 162, pl.1324, p.2. De la main d’André Dumont.]

10/550-551 : Lettre de Dumont à la Convention, de Beauvais, 11 pluviôse-30 janvier 1794 : Annonce à la Convention qu’il a épuré les autorités constituées de Beauvais dans le temple de la Raison, en Société populaire. Le citoyen Danjou, 3e suppléant de l’Oise admis à siéger à la Convention en remplacement d’Anacharsis Cloots a été admis. « Je dois encore à la vérité de vous déclarer que je n’ai jamais reçu contre Danjou de dénonciation. » « Les sans-culottes ont unanimement émis le vœu fortement prononcé de le voir siéger à la Montagne, dont il avait toujours hautement admiré les travaux. »
[AN, C 290. De la main d’André Dumont.]

10/551 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Beauvais, 11 pluviôse-30 janvier 1794 : Transmet au Comité des mêmes nouvelles, l’épuration des autorités constituées de Beauvais et l’admission de Danjou, amené à siéger à la Convention en remplacement de Cloots.
[AN, AF II 162, pl.1324, p.3 et 7. de la main d’André Dumont.]

10/551 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Beauvais, 11 pluviôse-30 janvier 1794 : Fait passer une lettre du citoyen Cornu, régisseur des biens d’un citoyen du même nom détenu à Chantilly. Son client doit 15 000 livres et se propose donc de les avancer à ses créanciers si le représentant du peuple et le Comité de Salut public l’agréent.
[AN, AF II 162, pl.1324, p.3 et 7. Analyse.]

10/551 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Beauvais, 11 pluviôse-30 janvier 1794 :
Demande au Comité l’autorisation d’envoyer à Amiens et à Doullens le régiment de cavalerie se trouvant à Hesdin. La cavalerie d’Amiens est partie à Beauvais. « La citadelle de Doullens, pleine de détenus, se trouve dépourvue de gardes. »
[Ministère de la guerre ; Armées du Nord et des Ardennes. De la main d’André Dumont.]

10/594 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, 13 pluviôse-1er février 1794 : Envoie Dumont dans le district de Breteuil qui « appelle ton activité. » « L’ignorance y prépare des armes au fanatisme, qui cherche à la perpétuer. Le mal peut faire des progrès ; arrête-le dans sa source. Frappe, pulvérise les restes hideux de l’antique superstition ; que la vérité succède au mensonge ; que la raison marche et règne ; songe que la prudence doit préparer son triomphe. »
[AN, AF II 37, pl.297, p.94.]

10/596-597 : Lettre de Dumont à la Convention, de Beauvais, 13 pluviôse-1er février 1794 : A terminé « l’épurement et la réorganisation des autorités constituées de Beauvais en présence du peuple réuni en Société populaire. » Une fête civique fut organisé hier. « Dans ce pays, le règne du fanatisme a disparu pour jamais, et on ne pense plus aux animaux prêtres que pour se rappeler les atrocités qu’ils ont commises et les impostures affreuses qu’ils osaient appeler vérités. » « La fête célébrée ici devait naturellement réveiller toute l’horreur qu’inspire l’idée de l’ancien régime. » « Temps d’esclavage, d’infâmes gardes du raccourci. » « La Société populaire terminera cette fête civique par un souper qu’elle donna aux indigents. »
[AN, C 290, pl.912, p.10. De la main d’André Dumont.]

10/597 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Beauvais, 13 pluviôse-1er février 1794 :
Réclame une mesure générale contre les nobles qui commandent des régiments de cavalerie, dont le 16e régiment de cavalerie, ce fait étant fort inquiét
[AN, AF II 262. De la main d’André Dumont.]

10/597 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Beauvais, 13 pluviôse-1er février 1794 : Fait part de l’épurement et de la réorganisation des autorités constituées de Beauvais. Demande le report du décret déclarant Beauvais en insurrection. Part demain pour Breteuil et, de là, à Amiens.
[AN, AF II 262. De la main d’André Dumont.]

Supplément 2/419 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Beauvais, 13 pluviôse-1er février 1794 : Prévient le Comité « que notre cavalerie est encore pleine d’officiers ci-devant nobles. » « de justes inquiétudes peuvent alarmer les amis de la patrie. » Le 16e régiment de cavalerie est à l’armée du Nord. A déjà destitué et arrêté les nommés Destausan et Montaran. Propose un arrêté pris par le Comité ou un décret par la Convention afin de lister les ci-devant nobles ou prêtres présents dans tous les régiments de cavalerie. « Hâtez-vous de le prendre pour purger promptement notre cavalerie. »
[AN, AF II 162, pl.1324, p.24. De la main de Dumont.] (Brève analyse dans Aulard X, 597.)

10/647-648 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 15 pluviôse-3 février 1794 : Adresse la copie d’une lettre du commissaire des guerres de Beauvais Isambert insistant sur le désordre commis par les huit mille hommes des corps belges. « Encombrent les hôpitaux, partent avec ou sans permis pour Paris et se font donner de la subsistance. » « Espère que le représentant réprimera ces dilapidations préjudiciables aux intérêts de notre mère commune. » En a déjà parlé à Carnot. Ces corps belges viennent de rentrer à Amiens. Trouve dangereux l’arrêté pris par Duquesnoy de suspendre tous les nobles. En effet le régiment pourrait les suivre et être entraîné. Désire le remplacer par un simple appel.
[AN, AF II 162, pl.1324, p.34. De la main d’André Dumont.]

10/737-738 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Abbeville, 18 pluviôse-6 février 1794 : A passé deux jours à réorganiser à Amiens les corps administratifs, judiciaires et de surveillance. Est venu à Abbevillle en raison d’une division dans la Société populaire qu’il vient de dissoudre. Le nouveau scrutin épuratoire est composé de six questions :

  • « Qu’étais-tu avant la Révolution ?
  • Qu’es-tu aujourd’hui ?
  • Quelle était ta fortune avant la Révolution ?
  • Quelle est-elle ?
  • Depuis quand fréquentes-tu les Sociétés populaires, et quelles preuves de civisme as-tu données ?
  • N’as-tu jamais signé de protestations contraires à la Révolution ? »
    Ne quittera Abbeville « qu’après avoir épuré les autorités constituées. » Les églises continuent à envoyer « tous les restes. » « La débâcle est générale, ça va. »
    [AN, AF II 162, pl.1325, p.2. De la main d’André Dumont.]

Supplément 2/433 : lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Abbeville, 18 pluviôse-6 février 1794 : Signale que « les efforts des fanatiques seront vains. » après être passé à Breteuil. « La douceur que j’emploie pour dire la vérité au peuple et la vigueur que je mets à repousser l’imposture et à terrasser les marchands d’oremus doit vous assurer que vous n’avez rien à craindre. »
[Collection Étienne Charavay. Publié dans l’Amateur d’autographes, numéros 157-158, juillet 1868, P. 175.]

10/753 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, 19 pluviôse-7 février 1794 : Répond que la demande présentée par le citoyen Cornu « est au moins indécente. » Ce n’est pas au Comité de décider si un particulier doit ou non avancer une somme de 15 000 livres à un détenu. « C’est à lui à juger ce qui convient le mieux à ses intérêts. Le Comité ne peut être ni conseil, ni caution ; cela est absurde et dérisoire. »
[AN, AF II 37, pl.297, p.116.]

11/51 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 22 pluviôse-10 février 1794 : Transmet un arrêté pris sur la demande des administrateurs du district de Doullens afin de trancher entre deux lois, celle du 18 vendémiaire-9 octobre 1793 et celle du 14 frimaire-4 décembre 1793 concernant la gestion des marchés par les personnels communaux et des districts. Décide de trancher en faveur de la loi du 18 vendémiaire où l’autorité des fonctionnaires s’étendait aux communes voisines, ce que défend la loi du 14 frimaire sur le gouvernement révolutionnaire. En marge : « La dernière loi l’emporte. Écrit à Dumont le 1er ventôse an II. »
[AN, AF II 162, pl.1326, p.4. Analyse.]

11/52 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 22 pluviôse-10 février 1794 : Transmet un traité relatif à une fabrication d’armes « qui peut produire les plus grands avantages. » Si le Comité l’approuve, « l’atelier prendra toute l’activité qu’on peut désirer. »
[AN, AF II 162, pl.1326, p.4. Analyse.]

11/52 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 22 pluviôse-10 février 1794 : Adresse un arrêté relatif à l’épurement et l’organisation des autorités constituées d’Amiens. Incessamment il enverra celui d’Abbeville.
[AN, AF II 162, pl.1326, p.4.]

11/99 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 24 pluviôse-12 février 1794 : Annonce « un crime affreux commis à Bresles, chef-lieu de canton du district de Beauvais. » « D’odieux scélérats » ont scié le nouvel arbre de la liberté juste planté. « Les prévenus de cette atrocité sont arrêtés : ils appartenaient au ci-devant Condé. » « J’ai désigné pour le lieu du supplice celui où le crime a été consommé. » Les citoyens demandent « à grands cris la punition éclatante des coupables. »
[Bulletin de la Convention du 27 pluviôse.]
Il est fait mention de deux lettres de Dumont, datées d’Amiens du 27 pluviôse, l’une renvoyée au Comité de Sûreté générale, l’autre au Comité d’instruction publique, sans indication de leur contenu.
[AN, AF II 162, p.165 et p.166.]

11/151-152 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Péronne, 26 pluviôse-14 février 1794 : Expose que le général Goguet envoie chaque jour, par ordonnance à tous les commandants temporaires ce qui se passe aux avant-postes. Par la poste, on ménagerait les hommes, les chevaux et des frais énormes pour la République pour un résultat identique. Invite le Comité à prendre un arrêté en conséquence.
[AN, AF II 162, pl.1327, p.1. Analyse.]

11/152 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Péronne, 26 pluviôse-14 février 1794 : Annonce qu’il va procéder à l’épuration des autorités constituées de Péronne. Va suspendre l’agent national du district, à cause de sa qualité de ci-devant prêtre et de son caractère froid. Sera à Amiens le 29.
[AN, AF II 162, pl.1327, p.1. De la main d’André Dumont.]

11/168 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Péronne, 27 pluviôse-15 février 1794 : Signale qu’il n’est en rien concerné par une circulaire du Comité du 20 pluviôse « Car je n’ai jamais attendu vingt-quatre heures pour vous rendre compte du résultats de l’épurement. Le nouvel agent national du district de Péronne se nomme Naudé. L’épurement est fini en cette commune, et je le crois bon. »
[AN, AF II 162, pl.1327, p.6. De la main d’André Dumont.]

11/230 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 29 pluviôse-17 février 1794 : Annonce la mise au secret de l’agent national du district de Doullens, comme ci-devant noble, et son remplacement par Delaunay ( de Mailly), ex-député de la Somme à l’Assemblée Législative, bon républicain.
[AN, AF II 162, pl.1327, p.25. De la main d’André Dumont.]

11/230 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 29 pluviôse-17 février 1794 : Mande qu’il a remplacé l’agent national du district d’Amiens par François-Joseph Magnier pour raison de mauvaise santé.
[AN, AF II 162, pl.1327, p.25. De la main d’André Dumont.]

11/270-171 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, 1er ventôse-19 février 1794 : Rappelle « qu’une loi est abrogée quand une loi postérieure a dérogé à des dispositions précédemment consacrées, lors même que cette dérogation ne serait pas textuellement énoncée ; elle existe dès que l’une et l’autre loi ne peuvent s’allier dans leurs dispositions contraires. » Tance Dumont dans sa décision d’appliquer la loi du 18 vendémiaire contre elle, postérieure, et de surplus sur l’organisation du gouvernement révolutionnaire, du 14 frimaire an II. « Si ce dernier te présente quelques inconvénients locaux, ils ne peuvent jamais être de nature à exiger une dérogation formelle à des principes et à des mesures générales.
C’est à toi d’y parer, de concilier l’exécution de la loi avec les moyens de neutraliser, de faire disparaître ces inconvénients.
Tu les trouveras facilement, ces moyens, dans ton expérience et dans ton activité. »
[AN, AN II 37, pl.298, p.12.]

11/274-275 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 1er ventôse-19 février 1794 : Donne un exemple « de bienfaisance et d’amour de la patrie. » Un citoyen de Péronne, Bernard Frazier appelé à la mairie par le peuple a décliné cette volonté. « Je suis incapable d’être maire. […] Je veux leur prouver que je ne suis pas indigne de leur confiance : je donne mille écus aux pauvres, et j’accepte une place dans la municipalité, où je servirai mieux mon pays qu’en acceptant celle de maire. »
[AN, C 293, pl.958, p.13. De la main d’André Dumont.]

11/275 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 1er ventôse-19 février 1794 : Prend « la mesure prise contre les nobles. » « le peuple y applaudit et attend votre réponse. » « Je viens de donner l’ordre de ramasser tous les officiers belges restés ici malgré le départ des bataillons. »
[AN, AF II 162, pl.1228, p.3. De la main d’André Dumont.]

11/312 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, 3 ventôse-21 février 1794 : Fait passer une lettre des chefs de légion commandants temporaires à Noyon, chargés de l’organisation des gardes nationales et des réparations des fortifications de la place. Ils réclament une indemnité et veulent rentrer dans leurs foyers. Le Comité charge Dumont « d’examiner leur demande et juger si elle est ou non fondée. » ainsi que de vérifier l’état des travaux concernant les fortifications.
[AN, AF II 37, pl.298, p.25.]

11/316 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 3 ventôse-21 février 1794 : S’est conformé sur-le-champ à la dernière lettre du Comité. (celle du 28 pluviôse-16 février 1794 qui donnait les directives aux représentants chargés d’organiser le gouvernement révolutionnaire dans les départements selon la loi du 14 frimaire.) « Je désirerais beaucoup pouvoir accélérer les opérations ; mais je ne puis aller plus vite ; je ne perds pas un seul instant. »
[AN, AF II 162, pl.1228, p.15. De la main d’André Dumont.]

11/316 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 3 ventôse-21 février 1794 : Transmet 2 arrêtés. Le premier ordonne la levée des scellés chez les fabricants, négociants, trésoriers ou receveurs afin de continuer les paiements. Le second invite le district d’Abbeville « à mettre 300 piles de tourbe à la disposition du district d’Amiens. »
[AN, AF II 162, pl.1328, p.15. De la main d’André Dumont.]

11/335 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 4 ventôse-22 février 1794 : A découvert une grande quantité d’argenterie enfouie du ci-devant seigneur de Bourdon nommé Bluie. « Tous nos ci-devant sont arrêtés, et il n’est pas de moyen qu’ils n’emploient pour prouver qu’ils ne sont pas de la caste justement maudite qu’ils chérissaient. »
[AN, C 293, pl.958, p.15. De la main d’André Dumont.]

Supplément 2/502 :
Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 4 ventôse-22 février 1794 : A découvert de l’argenterie et de l’argent monnayé chez le ci-devant seigneur de Bourdon. « Nouvelle capture sur l’aristocratie. » « Les nobles et les prêtres ont une manière de défendre la République, ils violent les lois et leur punition sert à les maintenir. » « Si la République était comme la monarchie appuyée sur les crimes, elle pourrait vendre la roture comme on vendait la noblesse, nos ci-devant achèteraient moins cher le nom honorable de sans-culottes. »
[AN, C 293, p.15. De la main de A. Dumont.] ( Reproduit dans A.P. LXXXV, 431.)

11/335 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 4 ventôse-22 février 1794 : Signale qu’il part demain par Doullens, et retournera de là à Abbeville.
[AN, AF II 162.]

11/353 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, Abbeville, 5 ventôse-23 février 1794 : Expose qu’il s’est empressé de se conformer à la lettre du Comité du 1er ventôse, réaffirmant la prédominance de la loi du 14 frimaire. Cependant, craint la misère pour la Somme. « Il n’y a pas un moment à perdre pour présenter un projet de loi qui indique un nouveau moyen de soustraire à la famine certains districts qui s’y trouvent exposés, tels que celui d’Amiens, qui n’a jamais produit pour nourrir plus de trois mois dans l’année ses habitants. Il invite le Comité à prendre un parti ; en quittant ce département, il le laissera dans la plus cruelle misère. »
[AN, AF II 162, pl.1228, p.28. Analyse.]

11/422 : Lettre de Dumont à la Convention, 8 ventôse-26 février 1794 : A épuré le district de Doullens. « J’y ai trouvé le plus ardent amour de la liberté. J’ai nommé provisoirement agent national Delaunay, ex-député de l’Assemblée Législative, et dont le républicanisme est très connu. » « Les habitants des campagnes n’ont plus de prêtres, plus d’églises. Ceux de Picquigny vont élever des débris du temple de l’imposture un monument à la Révolution ; ils n’adorent plus que la Liberté ; et ils en sont tous les ministres. » Raconte le rassemblement des citoyens de La-Motte-en-Santerre et de Warfusée-Alancourt, fêtant la reprise de Toulon, défendant la justice et le secours des pauvres. « On voit en ce moment les crimes dévoilés et les vertus triompher. »
[AN, AF II 162, pl.1329, p.18. De la main d’André Dumont.]

11/456 :
4 lettres très courtes de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 10 ventôse-28 février 1794 : Rend compte de ses plus récentes opérations. A nommé le citoyen Dufetet agent national du district d’Abbeville, Delaunay celui du district de Doullens. A prévenu l’arrêté du Comité du 1er ventôse pour l’exécution de celui de Saint-Just et de Lebas. Va se rendre à Noyon.
[AN, AF II 162, pl.1329, p.34, 35, 40. de la main d’André Dumont.]

11/480-481 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 11 ventôse-1er mars 1794 : Annonce l’exécution de deux hommes condamnés par le tribunal criminel de l’Oise pour avoir scié l’arbre de la liberté à Bresles, district de Beauvais. « Le crime qui avait été commis à Bresles, district de Beauvais, par des scélérats qui avaient scié l’arbre de la liberté, vient d’être puni. » « Forlin et Devienne, convaincus, ont été condamnés à mort et exécutés au lieu même du délit. » Le tribunal criminel du département de l’Oise a tenu ses audiences dans le local de la Société populaire. « Mort aux traîtres ! Protection et union entre les bons citoyens. »
[AN, AF II, pl.1330, p.1. De la main d’André Dumont.]

11/500-501 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 12 ventôse-2 mars 1794 : Relate la mort du témoin dans le procès de Bresles. « Cet exemple a inspiré tant d’effroi aux conspirateurs. » Un témoin « n’ayant pas osé paraître, s’est noyé dans un cloaque du marais. Puissent tous ses semblables purger ainsi la terre de la liberté ! » Explique que les dimanches sont remplacés par le décadi, jour de fête. Un divertissement au profit des pauvres fut organisé avec des secours en argent monnayé. « Il faut des fêtes au peuple pour lui faire oublier son calendrier. » « De misérables religieuses détenues depuis cinq mois pour cause de fanatisme ont demandé à prêter serment de ne plus adorer que la liberté et de détester les rois et les prêtres. » « On rougit de deux choses dans ce pays : la prêtrise et la ci-devant noblesse. La première est éteinte ; la seconde est recluse ; aussi vive la République ! »
[AN, AF II 162, pl.1330, p.1, 2. De la main d’André Dumont.]

11/501 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 12 ventôse-2 mars 1794 : Envoie un arrêté portant promotion de Routier Bulemont au grade de capitaine de gendarmerie à la résidence d’Amiens.
[AN, AF II 162, pl.1330, p.4.]

11/574 : Lettre de Dumont à la Convention, de Compiègne, 16 ventôse-6 mars 1794 : Explique l’état d’esprit général de Compiègne. « La Société républicaine y est excellente et très suivie. La jeunesse y reçoit une belle éducation. Tous les moyens sont mis en œuvre pour faire chérir la Révolution. La Convention est révérée, les lois y sont exécutées, et la chose publique va bien. » A donné une leçon aux voleurs de bois dans la forêt désormais surveillée. « Bientôt les communes du département de l’Oise rivaliseront en amour de la liberté et de la République. » « La commune de Compiègne prouve toute l’horreur que lui inspire le seul nom du roi. » A trouvé dans les livres de l’infâme Voyer d’Argenson deux gravures royalistes où l’on représente Capet, son fils, « les deux raccourcis » et la fille de la « scélératesse Antoinette. »
[Moniteur, séance du 23 ventôse.]

11/645-646 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 20 ventôse-10 mars 1794 : Signale qu’il a fait disparaître l’orage et l’intrigue en parcourant 6 districts en cinq jours et 80 lieues en voiture ou cheval. « D’infâmes journalistes ont osé parler d’insurrection dans un moment où nos nobles et nos prêtres fanatiques sont incarcérés. » « Soyez tranquilles : les citoyens des départements de la Somme et de l’Oise chérissent la Révolution. » « La masse est pure, et, si elle fut dupe sous le régime nobiliaire et sacerdotal, elle veut la République. » « De l’énergie, et l’heure de la mort de tous les traîtres frappe. » « Guerre à tous les intrigants ! Paix et union entre tous les bons citoyens. » A arrêté les voleurs de bois dans la forêt de Compiègne.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.16. De la main d’André Dumont.]

11/646 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 21 ventôse-11 mars 1794 : Accuse réception de l’arrêté du 16 pluviôse, relatif aux bois servant à la marine. En surveillera l’exécution.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.11 à 13. de la main d’André Dumont.]

11:646-647 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 21 ventôse-11 mars 1794 : Accuse réception de la lettre du Comité du 19 sur le règlement des indemnités à accorder aux agents nationaux et se conformera aux instructions du Comité. Il avait déjà rassuré ces fonctionnaires sur la justice du Comité.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.11 à 13. de la main d’André Dumont.]

11/647 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 21 ventôse-11 mars 1794 : Annonce qu’il a nommé agent national du district de Noyon, Guibert, chef de légion, déjà nommé par Collot-d’Herbois. « C’est un jeune homme plein d’énergie. »
[AN, AF II 162, pl.1331, p.11 à 13. de la main d’André Dumont.]

11/647 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 21 ventôse-11 mars 1794 : Annonce qu’il a terminé l’épurement des autorités constituées de Compiègne. Il a conservé Bertrand dans son poste d’agent national.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.11 à 13. de la main d’André Dumont.]

11/647 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 21 ventôse-11 mars 1794 : S’est rendu à Crépy, où il a maintenu le citoyen Rebours dans son poste d’agent national, soutenu par tous les sans-culottes.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.11 à 13. de la main d’André Dumont.]

11/647 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 21 ventôse-11 mars 1794 : s’est rendu à Montdidier. L’agent national Varin nommé il y a quelques mois jouit de la confiance des sans-culottes.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.11 à 13. de la main d’André Dumont.]

11/647 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 21 ventôse-11 mars 1794 : Annonce qu’il a épuré les autorités constituées de Clermont. Le meilleur esprit paraît régner dans cette commune. L’agent national Playaut est un vrai et zélé républicain.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.11 à 13. de la main d’André Dumont.]

11/647 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 21 ventôse-11 mars 1794 : Répond à la lettre du Comité du 3. s’est rendu à Noyon. Il pense qu’il est juste d’indemniser les gardes nationales et personnels chargés des réparations des fortifications de la place. Après la visite de l’état des fortifications, il constate que Noyon n’ayant aucune défense, il lui semble beaucoup plus prudent de s’occuper de réparer les routes plutôt que les murs.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.11 à 13. de la main d’André Dumont.]

11/664 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 22 ventôse-12 mars1 794 : Fait un tableau déchirant de la détresse de la commune d’Amiens relativement aux subsistances. Il conjure de prendre les mesures les plus promptes. Le moindre retard peut avoir des suites terribles.
En marge, on lit : « Très pressé. Renvoyer sur-le-champ aux subsistances. »
[AN, AF II 162, pl.1331, p.32. Analyse.]

11/717 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 25 ventôse-15 mars 1794 : Pense que le rapport de Saint-Just et le décret qui l’a suivi « ont porté le dernier coup à nos ennemis. » Demande l’autorisation de placer un dépôt de cavalerie à Abbeville, le 20e dragons ayant été enlevé.
[AN, AF II 162, pl.1331, p.70. De la main d’André Dumont.]

12/22 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Abbeville, 27 ventôse-17 mars 1794 : Signale que « des brigands se répandent dans le département de la Seine-Inférieure. » En a pris connaissance grâce à une lettre du Comité de surveillance de la commune d’Eu relatant une horde de brigands se répandant dans les districts de Dieppe et de Neufchâtel. 40 ont déjà été arrêtés. On soupçonne également les pêcheurs de Cayeux d’être de connivence avec les Anglais. Dumont a pris un arrêté réquisitionnant 200 hommes de la garde nationale d’Abbeville et ordonne de surveiller les pêcheurs de Cayeux. Réclame à nouveau un dépôt de cavalerie à Abbeville pour remplacer le 20e de dragons qui « y était bien essentiel ; il connaissait le pays et était craint partout. » Va agir contre les brigands. « Je vais me porter le long de la côte, et vous pourrez croire que je mettrai tout en œuvre pour anéantir ce noyau de brigands. »
[AN, AF II 162, pl.1332, p.17. De la main de Dumont.]

12/155-156 : Lettre de Dumont à la Convention, de Montagne-sur-Somme (Saint-Valéry-sur-Somme), 4 germinal-24 mars 1794 : A « parcouru toute la côte maritime et battu les forêts » à pourchasser les brigands qui n’ont pas osé mettre le pied dans la Somme. A arrêté quelques personnes finalement civiques. « Cette course m’a donné une nouvelle preuve du génie révolutionnaire et des ressources de l’esprit des Français. » A trouvé dans les forêts des ateliers de fabrication et de préparation de salpêtre pour la poudre, du savon également. « La France produit tout, et prouvera à ses vils ennemis qu’elle sait forger le fer, fabriquer la poudre et en faire usage. Mort aux intrigants, secours aux patriotes opprimés et vive la République ! »
[AN, AF II 163, pl.1333, p.26. De la main d’André Dumont.]

12/237 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, 8 germinal-28 mars 1794 : Demande à vérifier les motifs de l’arrestation tout entière de la municipalité de Formerie, district de Granvilliers dans l’Oise. S’en rapporte à son « impartialité pour prendre le parti qui sera le plus convenable d’après les renseignements procurés. »
[AN, AF II 37.]

12/238 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 8 germinal-28 mars 1794 : Se réjouit de la mort des conjurés. « La mort des conjurés réjouit tous les patriotes. » A donné en cette circonstance une fête républicaine à Amiens où devant dix mille habitants, il a harangué le peuple. Dans un banquet de 3 à 400 personnes, ils ont bu « à la prospérité de la République, à la conservation de la Convention, à la mort de tous les intrigants et à la pratique de toutes les vertus sociales. » A envoyé au tribunal criminel de l’Oise un scélérat qui a été exécuté il y a quelques jours. « Périssent ainsi tous les traîtres. »
[AN C 297, pl.1013, p.13. De la main d’André Dumont.]

12/239 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 8 germinal-28 mars 1794 : Dénonce les hébertistes guillotinés. « Des scélérats avaient osé tramer contre la liberté. La justice nationale a fait tomber la tête des conjurés. Il faut maintenant écraser tous leurs agents, et c’est à quoi tendent les efforts de tous les bons républicains. La malveillance a encore voulu profiter de cet événement pour prendre les patriotes, mais elle a échoué de nouveau. » Envoie une adresse qu’il a faite aux citoyens, une proclamation sur la conspiration hébertiste. Il y dénonce « les intrigants affublés d’un bonnet rouge et la métamorphose du muscadin en carmagnole. » Relate la fête d’Amiens d’hier « en réjouissance de la punition qui vient d’être infligée aux conspirateurs. » « Le peuple a vigoureusement prononcé sa haine contre les intrigants et les traîtres et juré de défendre la République jusqu’à la mort. »
[AN, AF II 163, pl.1334, p.11. De la main d’André Dumont.]

12/266 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 9 germinal-29 mars 1794 : Récrimine contre la Comité qui n’envoie jamais de réponse à ses lettres. Revient sur sa mission épuisante. « Écrasé de besogne, affaibli par la fatigue de neuf mois de mission, sans cesse en route. » Évoque l’existence d’un représentant en mission. « Chaque jour je reçois des menaces d’assassinat. » « J’ai enfin tout à combattre », des arrestations, déserteurs, inquiétudes sur les subsistances. Parle d’un « terrible fardeau » et réclame le rappel et un congé d’un mois. Déplore qu’on ne le seconde pas. N’entend « que des plaintes des ouvriers. » En marge du document : « Ajourné jusqu’au rapport. A placer. »
[AN, AF II 163, pl.1334, p.19. De la main d’André Dumont.]

12/289 : lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 10 germinal-30 mars 1794 : A reçu votre lettre du 7. « Je vais de nouveau reprendre l’arrêté que j’avais déjà pris et que vous aviez censuré, sans doute par erreur. » Estime que « c’est de vous qu’est parti ce que vous m’attribuez aujourd’hui. » Demande des arrêtés au CSP, proclamations ou adresses.
[AN, AF II 163, pl.1334, p.26. De la main d’André Dumont.]

12/354-355 : Lettre de Dumont à la Convention, de Chaumont, 13 germinal-2 avril 1794 : Évoque « l’horreur de la conjuration des traîtres Hébert, Vincent, etc. » « La mort des chefs des conjurés fut apprise partout avec la plus grande joie. On était seulement étonné de voir l’aristocratie sembler vouloir relever sa tête hideuse. » « La nouvelle faction qui vient encore d’être déjouée jette un grand jour sur les évènements, et ces découvertes, en inspirant l’horreur du crime, font de plus en plus chérir une révolution protectrice des vertus. » A parcouru les districts de Breteuil, Beauvais et Chaumont et trouvé « la preuve de l’existence du complot. » A arrêté un officier destitué à Breteuil. A harangué le peuple à Beauvais où résidaient les scélérats Mazuel et Leclercq. Une réunion fraternelle fut suivie d’une fête civique. Va continuer sa tournée républicaine et « tourner contre elle-même les armes de l’aristocratie. » « Le peuple chérit en ce moment le gouvernement républicain autant qu’il déteste les rois et leurs vils satellites. »
[AN, AF II 163, pl.1335, p.1. De la main d’André Dumont.]

12/355 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Chaumont, 13 germinal-2 avril 1794 : Résume sa lettre du même jour à la Convention et ajoute. « Je vous joins l’extrait d’une lettre que j’écris au Comité de Sûreté générale relativement à Breteuil. Vous y verrez que la dénonciation qui a été remise à Isoré est l’ouvrage d’un mauvais citoyen nommé Chénier, officier destitué et frère de notre collègue. »
[AN, AF II 163, pl.1335, p.4. De la main d’André Dumont.]

12/393 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, de Beauvais, 15 germinal-4 avril 1794 : A destitué l’agent national de Chaumont « accusé avec reproches de ne jamais instruire l’administration de ses absences, il a le défaut de boire et est d’une nullité absolue. » L’a remplacé « par un jeune homme très actif et chaud patriote. » Part demain pour Grandvilliers. Rendra compte de ses opérations à son arrivée à Amiens.
[AN, AF II 163, pl.1335, p.25. De la main d’André Dumont.]

12/441 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 18 germinal-7 avril 1794 : revient des districts de Chaumont et de Grandvilliers. « J’ai vérifié les motifs d’arrestation de la commune de Formerie : c’était l’effet de la malveillance d’un chirurgien, membre d’un Comité de surveillance. » « Le coupable a été arrêté, la municipalité rendue à ses fonctions, et la nuit s’est passée dans les étreintes de la fraternité et au milieu des divertissements civiques. »
[AN, AF II 163, pl.1335, p.48,49. De la main d’André Dumont.]

12/463 : Lettre du Comité de Salut public à Dumont, Paris, 19 germinal-8 avril 1794 : L’invite à se rendre à Noyon afin de lutter contre des agitateurs. « Le Comité, citoyen collègue, est informé que des agitateurs cherchent à répandre dans la ville de Noyon des bruits alarmants. Le Comité t’invite à te transporter sur les lieux, et à prendre toutes les mesures nécessaires au maintien de l’harmonie comme à la répression des troubles. »

Collot-d’Herbois, Barère.


[AN, AF II 37.]

12/466 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 19 germinal-8 avril 1794 : Propose le soldat Froissard comme général de la 12e Division qui n’a plus de général depuis l’arrestation des ci-devant nobles. « Ses talents et son énergie républicaine le rendent bien recommandables. C’est un parent de notre collègue Laurent. »
[AN, AF II 163, pl.1336, p.1. De la main d’André Dumont.]

12/488-489 : Lettre de Dumont à la Convention, d’Amiens, 20 germinal-9 avril 1794 : Évoque les réponses de la Convention aux personnages immoraux « qui ont osé parler de mettre la mort à l’ordre du jour et offrir de l’argent pour l’entretien de la guillotine. » Dénonce ces propos de la Société populaire de Cette tenus à la barre de la Convention le 15 germinal. Un conspirateur a colporté le fait que Dumont était un émigré, à Beauvais. Attire l’attention de la Convention sur un brave défenseur de la patrie, Michel Berruyer, blessé et qui « brûle du désir d’aller encore en chercher autant. » Vient de trouver de l’argenterie chez la détenue Choiseul-Gouffier. « Le culte de la vérité, de la raison et des vertus remplace celui du fanatisme et de la superstition, et, au lieu de ministres-prêtres, tous les sans-culottes prêchent, non par des paroles, mais par des actions. »
[Bulletin de la Convention du 23 germinal.]

12/542 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Abbeville, 23 germinal-12 avril 1794 : est venu d’Amiens afin de calmer un léger mouvement. Rappelle « l’heureux résultat de ma mission pour Formerie » et va se rendre à Noyon. « Partout où ma présence peut être nécessaire, je m’empresse d’y voler et d’y prêcher l’amour des vertus républicaines. Je suis assez heureux pour réussir, et c’est pour moi une grande jouissance. »
[AN, AF II 163, pl.1336, p.13, 14. de la main d’André Dumont.]

12/605 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 26 germinal-15 avril 1794 : Engage le Comité à l’autoriser à envoyer un dépôt à Abbeville et un autre à Amiens. Part pour Noyon. Transmet deux lettres du quartier général d’Amiens relatives au peu de troupes qui se trouvent dans cette place pour y faire le service des réquisitions.
[AN, AF II 163, pl.1336, p.22. Analyse.]

12/681 : Arrêté 8 du Comité de Salut public, 30 germinal-19 avril 1794, rédigé par Collot-d’Herbois : Rappel d’André Dumont. « Le Comité de Salut public arrête que les citoyens Bernard ( de Saintes), Roux, Dubois-Crancé, Monestier, Gaston, Dumaz, Bar, Pflieger, Dherbez-Latour, Guyardin, Girard, Châteauneuf-Randon, Reynaud, Goupilleau ( de Fontenay), Beauchamp, André Dumont, Florent Guiot, Chaudron-Roussau, Pomme, Bouret, Massieu, représentants du peuple en mission, rentreront sans délai dans le sein de la Convention nationale. Le présent arrêté sera expédié à chacun d’eux en ce qui le concerne. »

Collot-d’Herbois, Billaud-Varenne, Robespierre, Saint-Just, Barère.


[AN, AF II 82. Non enregistré. De la main de Collot-d’Herbois.]

12/727 : Lettre de Dumont au Comité de Salut public, d’Amiens, 2 floréal-21 avril 1794 : Sollicite une prompte réponse sur plusieurs questions et notamment : Abbeville est-elle commune maritime ? Les reclus doivent-ils être mis en liberté selon la loi du 27 germinal ?
Autre lettre : Dément le bruit que Noyon était agité.
[AN, AF II 163, pl.1337, p.2. Analyse.]

MÉTHODOLOGIE :ETUDE ANALYTIQUE DU RECUEIL D’AULARD

C’est en 1889, pour le centenaire de la Révolution française qu’est publié le premier volume du « Recueil des actes du Comité de Salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire » que par commodité, on appellera le Recueil d’Aulard.

Cette vaste collection de textes imprimés comprendra finalement 28 volumes, 4 Suppléments et 4 Index-Tables alphabétiques ( soit un total de 24 815 pages). Sa publication s’étala sur plus d’un siècle, de 1889 à 1992 et sera dirigée par son concepteur Alphonse Aulard, puis à sa mort par Georges Lefebvre et surtout Marc Bouloiseau qui assura les Suppléments ( ajouts, erratas, cotes actualisées, etc.)

Ces textes imprimés du gouvernement révolutionnaire (Comité de Salut public, représentants en mission, ministres) constituent une mine inépuisable de sources essentielles pour tous ceux qui travaillent ( ou travailleront) sur cette période cruciale de la Révolution, entre 1792 et 1795.

La déontologie du Recueil d’Aulard est donc d’ « offrir des matériaux aux historiens de toute opinion en restant impassible. » (2) Marc Bouloiseau ne dira pas autre chose : « Ce n’est pas l’Histoire, c’est une invitation à l’écrire. » (3) « Une offrande de l’Histoire. » (4)

Présenté de manière chronologique au jour le jour, le Recueil d’Aulard bénéficia ensuite de rectifications et d’ajouts de textes lors de la parution des fameux Suppléments de Bouloiseau.

« Un instrument incomparable. » (5)

Ces documents imprimés sont issus des originaux des vastes collections des Archives Nationales ( et d’abord de la fameuse sous-série AF II) ainsi que d’autres lieux de conservation des archives révolutionnaires dont des collections privées.

Le maniement du Recueil d’Aulard se trouve facilité par des judicieux index qui, seuls, permettent souvent de se retrouver dans ce dédale révolutionnaire.

Ajoutons que la consultation des Suppléments s’avère nécessaire afin de rectifier quelques erreurs et de préciser les côtes des documents.

Une difficulté est aujourd’hui levée, celle de l’accessibilité du Recueil, souvent réservé aux bibliothèques universitaires, pas toujours facile d’accès et aux ouvrages pas toujours communicables.

La plupart des volumes du Recueil est désormais numérisé et téléchargeable en PDF sur le site de la bibliothèque Nationale de France (BNF) : gallica.bnf.fr

Non seulement le Recueil permet d’envisager une étude précise des décisions du comité de Salut public mais il permet de s’intéresser aux missions des députés en mission.

Une étude analytique de la nombreuse correspondance des représentants en mission ( avec extraits significatifs cités, cotation précise grâce aux Suppléments) présentée de manière chronologique peut aider l’historien travaillant sur la biographie d’un « missionnaire de la République » (6) ou sur une mission en particulier.

En prenant par exemple celle d’André Dumont entre juillet 1793 et avril 1794, nous la présenterons ainsi :

1 : Le numéro du volume du Recueil suivi du numéro de la page concernée séparé par un /
2 : Une présentation chronologique de la correspondance.
3 : Une brève analyse du contenu de la lettre ou du document avec en italique des extraits choisis.
4 : Une cote affinée et actualisée qui termine le descriptif.
5 : Plusieurs abréviations sont utilisées : AN (archives Nationales), CSP ( Comité de salut public), SL SD ( Sans lieu sans date), pl. ( Plaquette), p. ( Pièce)
Évidemment d’autres grandes et indispensables collections ( celles des Archives Parlementaires, et celles de la Société des Jacobins publiées pour ces dernières également par Aulard) doivent compléter utilement le travail sur le Recueil.
« Un Recueil qui demeure l’instrument de travail essentiel pour toute étude sur le gouvernement révolutionnaire. » (7)
Comme l’écrira Alphonse Aulard : « Heureux si notre travail, en provoquant des curiosités, amène à la lumière des faits. » (8)

Bruno DECRIEM (avril 2018)
NOTES :

1 : Recueil d’Aulard, tome 6, P. 2, Avertissement.
2 : Recueil d’Aulard, tome 1, P. 38. Introduction
3 : Annales Historiques de la Révolution Française, numéro 2, 1994, P. 364-366. Marc Bouloiseau.
4 : Ibid.
5 : Ibid.
6 : Michel Biard : Missionnaires de la République, éditions Vendémiaire, 2015, 474 P.
7 : Marc Bouloiseau : Supplément, 3e volume, 1992, P. 7-10. Avertissement.
8 : Alphonse Aulard : Recueil d’Aulard, tome 1, P. 77. Introduction.