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Adresse de Maximilien Robespierre aux Français. Présentation.
Juillet 1791
jeudi 5 janvier 2017
Nous mettons en ligne ce texte important [1] a échappé à l’attention des éditeurs du tome VII des Œuvres de Robespierre pour des raisons inexpliquées. Cette lacune se trouve ainsi réparée.
Ce texte n’était pas inconnu, loin de là, mais il n’avait pas encore été réédité. Robespierre répond à la campagne de calomnies menée par « une faction qui se flatte de dominer au sein de l’Assemblée nationale » elle-même et qui se révèle un redoutable adversaire, n’hésitant ni devant les calomnies ni devant la fabrication de faux. Daté de juillet 1791, ce texte a vraisemblablement été publié dans les derniers jours du mois de juillet ou au tout début d’août.
Ernest Hamel, dans son Histoire de Robespierre (Paris, 1865, t. I, 29), lui a consacré un chapitre dans lequel il en donne quelques citations et rappelle l’immense succès que rencontra sa publication :
« Cette longue adresse aux Français, où la vie politique de Robespierre jusqu’à ce jour était si nettement et si franchement expliquée, eut un succès prodigieux. « Bons Parisiens et vous, Français des quatre-vingt-deux départements, disait le journal le plus populaire du temps, lisez l’épître éloquente et vérace de M. Robespierre, lisez-la dans la chaire de vos églises, dans la tribune de vos assemblées, sur le seuil de la maison commune de vos municipalités ; et si vous êtes hors de la bonne voie, elle vous y fera rentrer. » Une autre feuille s’exprimait en ces termes : « Quand on voit tant de philosophie et de calme dans celui qui se trouve ainsi l’objet de la calomnie, on doit en conclure pour la bonté de la cause qu’il défend. » À Nantes, la société des Amis de la Constitution, transportée par la lecture de cette adresse, en vota l’impression à deux mille exemplaires. « Immortel défenseur des droits du peuple, écrivait à Robespierre, le 26 août, l’évêque de Bourges, j’ai lu avec enthousiasme votre lettre adressée aux Français. » Enfin Madame Roland, retournant vers la mi-septembre dans les propriétés de son mari, à la Platière, semait dans les endroits où elle passait, des exemplaires de cette vigoureuse adresse, « comme un excellent texte aux méditations de quelques personnes. » « En butte aux calomnies des Constitutionnels et de tous les écrivains payés de la cour, Robespierre venait de faire sa confession publique ; et si intime était le rapport entre ses actes et ses paroles qu’il fut impossible de le mettre en contradiction avec lui-même. Cette adresse le grandit encore aux yeux de ses concitoyens ; mais elle eut un autre avantage : elle contribua singulièrement à rabattre l’orgueil de ces Constitutionnels qui, depuis le fatal événement du Champ de Mars, se croyaient maîtres des destinées de la France. »
On trouvera dans la Correspondance de Robespierre publiée dans Œuvres, t. III, vol. 1, XCII, p. 119, une lettre de félicitation de la municipalité de Toulon et, vol. 1, XCIII et XCV p. 120, un échange de lettres entre Robespierre et la Municipalité de Marseille à ce même sujet, ainsi que, vol. 2, p. 22, une lettre de la Société des Amis de la Constitution de Toulouse datée du 7 septembre 1791, le félicitant de son Adresse aux Français. Ajoutons que des extraits de cette adresse ont été publiés dans Le Patriote Français, n° 736, 15 août 1791, pp. 188-9.
On doit à l’ARBR. [2] d’avoir reproduit récemment ce texte à partir de l’exemplaire trouvé aux Archives départementales du Pas-de-Calais. F.G.17. [3]
Pour lire le texte en entier lisez-le en ligne :ici
[1] Publié à Paris, chez Paquet, 29 rue Jacob, 1791. Il s’agit ici l’exemplaire des Archives départementales du Pas-de-Calais, coll. Barbier B1 711. Les notes en chiffres arabes sont de Robespierre. Ce texte a été réédité par Les Amis de Robespierre, Arras, 2000. Voir aussi BN, Lb 39/5224.
[2] Amis de Robespierre pour le Bicentenaire de la Révolution
[3] Florence Gauthier, Maître de Conférences à l’Université Paris VII Denis Diderot