Accueil > Comptes-rendus de lecture > l’ASSEMCA : Vivre noblement à Arras et en Artois au XVIIIe siècle.
l’ASSEMCA : Vivre noblement à Arras et en Artois au XVIIIe siècle.
(ASSEMCA : To live as a noble in Arras and Artois in 18C)
lundi 19 septembre 2016
En français
Nos amis de l’ASSEMCA [1] publient un excellent ouvrage richement documenté consacré aux modes de vie de la noblesse artésienne au XVIIIe siècle. Ouvrage didactique s’il en est. [2]
Dans une brève introduction les auteurs fixent le cadre de leur étude qui s’affiche en complément des dernières expositions au Musée d’Arras dans le cadre du partenariat avec le château de Versailles (Roulez-carrosse et Marie-Antoinette. Face aux fastes parisiens comment vivent les nobles artésiens ?
On y distingue les différents « types » de noblesse, de naissance, d’épée, de robe ..., la statistique de celle-ci à la veille des États Généraux. (moins de 2 % de la population française) et les privilèges qui sont alors les siens. Une cinquantaine de familles nobles plus ou moins fortunée possède une résidence dans la capitale de l’Artois. Les quelques exemples qui nous en sont donnés illustrent fort à propos la place prépondérante de cette noblesse dans les affaires de l’Etat, influente et fortunée qui donnent le ton du bien vivre dans des hôtels luxueux construits au centre ville près des « Etats » quartier auquel les auteurs donnent le nom de "petit faubourg Saint-Germain.
Les auteurs n’oublient pas non plus de nousfournir des traces toujours présentes de la fortune, des privilèges et du mode de vie quotidien de certaines familles qui disposent aussi de châteaux confortables à la campagne.
Excellente occasion de faire le tour de quelques-uns des plus beaux monuments du centre ville et du patrimoine campagnard par des illustrations remarquables.
Un excellent chapitre est consacré à la biographie d’un artisan horloger, aisé au service de ces nobles envieux de la mode parisienne. On y perçoit plus qu’on ne le devine l’état de misère du peuple artésien et celui , à peine plus enviable , des petits artisans et boutiquiers.
En en parcourant, les belles illustrations, on ne peut s’empêcher de penser au jeune avocat Robespierre qui à son retour de Paris fut accueilli dans ces « belles et nobles maisons » à sa demeure modeste, proche du théâtre et à la sensibilité particulière qu’il eut pour celles et ceux qui s’entassaient dans les basses maisons du quartier Méaulens, non loin de la maison de ses grands-parents (rue Ronville) . On ne peut s’empêcher aussi de penser qu’il y courut étant enfant.
On ne saurait donc que recommander la lecture de ce bel ouvrage.
In English
Our friends in ASSEMCA[1] have published an excellent and richly documented work devoted to the lifestyles of the 18C Artois nobility : an educational work if ever there was one. [2]
In a brief introduction, the authors set out the framework for their study, which complements the latest exhibitions at the Musée d’Arras in partnership with the Château de Versailles (Carriages and Marie-Antoinette). Compared to the splendour of Paris, how do Artesian nobles live ?
We can distinguish the different « types » of nobility : of birth, of sword, of the robe..., their statistics on the eve of the Estates General (less than 2% of the French population) and the privileges they then had. About fifty more or less wealthy noble families own a residence in the capital of Artois. The few examples given illustrate very well the preponderant place of this influential and wealthy nobility in the affairs of State, setting the tone of fine living in luxurious mansions built in the city centre close to the « Estates » district to which the authors give the name of "the little Saint-Germain suburb”.
The authors do not forget either to provide us with the still-present traces of the fortunes, privileges and lifestyles of some families who also have comfortable castles in the countryside.
It is an excellent opportunity to tour some of the most beautiful city centre monuments and rural heritage through the remarkable illustrations.
An excellent chapter is devoted to the biography of a clockmaker, who prospered serving these nobles who envied Parisian fashions. One perceives there more than one suspects the wretchedness of the Artesian people and the hardly more enviable state of the small craftsmen and shopkeepers.
While browsing through the beautiful illustrations, one cannot help thinking of the young advocate Robespierre who, on his return from Paris, was welcomed into these « beautiful and noble houses » ; of his modest residence near the theatre ; and of the particular sensitivity he had for the people crammed into the lowly houses of the Méaulens district, not far from his grandparents’ house (Rue Ronville). One cannot help thinking that he ran about there as a child.
We can therefore only recommend reading this fine work.
[1] Association pour la sauvegarde des sites et monuments du centre d’Arras"Ville Cité
[2] Vivre noblement à Arras et en Artois au XVIIIe siècle . Editions ASSEMCA, ISBN 978-2-9547692-1-9