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Droits de l’Homme et répression en l’an II
Une conférence de Suzanne Levin
jeudi 29 mai 2025
Notre cycle de conférences 2024-2025 touche à sa fin. Tout au long de cette année, nos amis conférenciers, ont répondu à notre demande, selon leurs préoccupations de recherche, d’interroger les points essentiels des déclarations des droits de l’Homme adoptées durant la révolution. Question d’actualité s’il en est. Des droits naturels imprescriptibles à la liberté de conscience et de la presse, à l’exercice de la souveraineté de la nation, à celui de la propriété et aux droits à l’existence, toutes ces questions nous ont ramené vers Robespierre et la question de la République, celles de l’an II et de l’an III mais aussi celle d’aujourd’hui. La Révolution française est toujours au cœur des problématiques d’aujourd’hui.
Pour clore cette série de conférences, toutes en ligne désormais, nous avons demandé à Suzanne Levin, membre de notre conseil d’administration, qui présente pour chaque bulletin un « morceau choisi de Robespierre », de traiter de la question ci-dessous.
Nous la remercions d’avoir accepté ce challenge et nous ne doutons pas un instant que vous aurez à cœur de venir l’écouter.
Problématique

« Les mesures répressives adoptées par la Convention nationale sont représentées en général au mieux comme une mise à l’écart provisoire des principes révolutionnaires au nom du salut public, au pire comme une dérive « terroriste ».
Cependant, un tel récit nous interroge : comment les révolutionnaires auraient-ils pu abandonner les droits réputés naturels et inaliénables et dont la Convention montagnarde a adopté en juin 1793 une nouvelle Déclaration qui reconnaissait encore plus que celle de 1789 leurs implications démocratiques et sociales ?
Un nombre croissant d’études montrent qu’au contraire, ils cherchaient en 1793-an II — séquence marquée par la répression et traitée de « Terreur » par l’historiographie comme par la mémoire — à mettre ces principes en œuvre dans plusieurs domaines, de l’éducation et de la « bienfaisance publique » à l’effort de guerre, en passant par l’abolition des redevances seigneuriales et de l’esclavage.
Mais qu’en est-il de la répression elle-même ? Est-il possible que jusque dans ce domaine, les révolutionnaires aient cherché à réconcilier principes et mesures répressives exigées d’après eux par la situation périlleuse de la République ?
Et jusqu’à quel point une telle réconciliation était-elle possible ? L’exemple de Prieur de la Marne, membre du Comité de Salut public, proche en politique de Robespierre et souvent chargé de missions importantes en dehors de la Convention, nous aidera à éclairer cette question. »
- Suzanne Levin est docteure en histoire moderne, actuellement chercheuse postdoctorale à la Scuola Superiore Meridionale à Naples.
Sa recherche porte sur le républicanisme et le droit naturel au XVIIIe siècle et plus particulièrement dans la Révolution française, ainsi que sur l’application concrète des politiques révolutionnaires.
Elle est l’auteure de « La République de Prieur de le Marne, défendre les droits de l’Homme en état de guerre 1792 an II (Editions l’Harmattan 2022)