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De la nécessaire existence de l’utopisme
celle de planter un arbre de la Liberté par Michel Benoit écrivain et membre de l’ARBR
lundi 14 avril 2025
Planter dans chaque ville, village, cet arbre symbolique, chargé des valeurs communes de l’An II, en forme d’hommage aux valeurs de liberté, tout comme l’organisation de repas fraternels dans chaque commune, ne seraient-ils pas le moyen d’installer une forme d’utopisme pour aborder ce vingt et unième siècle et contribuer à maintenir gravées dans le marbre nos valeurs éternelles qui tendent à disparaître.
De la nécessaire existence de l’utopisme.
Tantôt chêne, tantôt peuplier, parfois tilleul, plus rarement platane comme celui de Bayeux qui date de l’an II, l’arbre de la liberté devait devenir dès l’automne 1792 le symbole de la France réconciliée autour des valeurs fortes de l’élan révolutionnaire telles que le symbole de vie, de puissance, de croissance et de victoires.
Face aux armées coalisées et aux divers complots internes destinés à rétablir la monarchie, la France résistait.
En quelques semaines, la Révolution avait, tout autour d’elle, inondé ses rivages ; Valmy, Jemmapes… Elle montait, comme le Nil, salutaire et féconde, parmi les bénédictions des hommes qui ne firent rien d’autre que de se réunir et se réconcilier autour d’un mutuel élan de fraternité.
On prétend que « Le premier qui, en France, planta un arbre de la liberté, plusieurs années même avant la Révolution, fut le comte Camille d’Albon en 1782 dans les jardins de sa maison de Franconville, en hommage à Guillaume Tell, autre symbole helvète contre l’oppresseur autrichien.
Mon ancêtre y était, le marquis Antoine Louis-Claude de Saint-Germain d’Apchon. Ce dernier sera guillotiné sur la place de la révolution le 7 avril 1794.
Aux frontières, face aux furies des hordes coalisées, la France brisa ses chaînes en chantant son hymne sacré et les soldats barbares frémirent en entendant malgré le feu de la mitraille ces hommes en guenille qui marchaient sur eux en chantant : « Allons enfants de la Patrie ! … » . C’est ainsi que tous les peuples se jetèrent dans nos bras. Dans les villes et les campagnes, les femmes et les enfants se réunissaient pour planter l’arbre de la Liberté. Un acte qui se faisait avec une grande solennité, toujours accompagnée de cérémonies et de réjouissances populaires. Et l’arbre entra dans la légende et l’imaginaire des hommes !
Victor Hugo ne déclara-t-il pas dans son discours du 2 mars 1848 lors de la plantation de l’arbre de la liberté place des Vosges :
« C’est un beau et vrai symbole pour la liberté qu’un arbre ! La liberté a ses racines dans le cœur du peuple, comme l’arbre dans le cœur de la terre ; »
A l’heure où notre pays voudrait retrouver sa souveraineté, où les valeurs de la république de l’An II sont bafouées ou espérées par chacun, où il serait urgent que l’homme réapprenne à tendre la main à son prochain, l’arbre de la Liberté pourrait apparaître comme le symbole d’un renouveau, une réconciliation entre l’homme et son prochain, entre l’homme et la terre aussi, qu’il malmène depuis bien trop longtemps.
Mais, planter dans chaque ville, village, cet arbre symbolique, chargé des valeurs communes de l’An II, en forme d’hommage aux valeurs de liberté, tout comme l’organisation de repas fraternels dans chaque commune, ne seraient-ils pas le moyen d’installer une forme d’utopisme pour aborder ce Vingt et unième siècle et contribuer à maintenir graver dans le marbre nos valeurs éternelles qui tendent à disparaître.
Ecrivain, membre du conseil scientifiqu
e de l’ARBR