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Les Jacobins d’Arras

La société des amis de la constitution

mardi 25 décembre 2018

LES JACOBINS D’ARRAS

Créée à Versailles à l’automne 1789 et partie s’installer à Paris dans le couvent des Jacobins, (d’où elle tirera son nom) la Société des Amis de la Constitution 1789 fit progressivement des émules dans tout le pays.

Il y en avait dans 90 communes en 1790, et près de 3 000 à l’été 1792.

Arras fut donc parmi les premières villes à fonder sa Société des Amis de la Constitution puisque sa création date du 19 avril 1790.

« La fidélité à la Constitution, le dévouement à la défendre, le respect et la soumission aux pouvoirs qu’elle a établis, seront les premières lois à ceux qui voudront être admis à cette société »

Son règlement, établi ce jour même, prévoit que tout citoyen qui voudra être admis dans cette société, sera proposé par l’un des membres et appuyé par deux. Âgé d’au moins 18 ans il n’aura voix délibérative qu’à 21 ans. Une cotisation trimestrielle est exigée. Ne sont admis au départ que les citoyens actifs.

La Société s’assemble les mercredi et samedi à quatre heures de l’après-dîner.

Sont élus, chaque mois : un comité, le président deux secrétaires, un trésorier et un archiviste.

Au départ la Société regroupe surtout des bourgeois aisés.

Le premier président est GJ Pieron. Herman (futur président du tribunal révolutionnaire d’Arras puis de Paris), lui succède en mai.

Quand en 1791 on apprend la maladie du roi, les Jacobins d’Arras s’en émeuvent et assistent à la messe pour hâter sa guérison

Mais ce sont les partisans les plus avancés de la Révolution qui vont progressivement animer la Société et faire pression sur les élus de la municipalité et du directoire du district jugés trop timorés

Augustin Robespierre devient assez vite le principal dirigeant des Jacobins d’Arras.

Lors de la fuite du Roi à Varennes ceux-ci vont un temps se rallier à la thèse de l’enlèvement mais vite se reprendre et rayer le nom du roi de leur serment de fidélité à la Nation.

Les Jacobins d’Arras, font campagne pour soutenir Robespierre dans son combat pour le suffrage universel et contre le marc d’argent.

Dans une ville où les propriétés de l’église étaient particulièrement importantes ils appellent les Arrageois à devenir acquéreurs de biens nationaux.

Ils dressent l’opinion contre les agissements des prêtres insermentés.

Le Jacobins obtiennent de la municipalité qu’un arbre de la Liberté soit solennellement planté à Arras.

Parti de l’église St-Etienne, devenue le siège des Jacobins, un important défilé parcourt la ville et c’est Augustin Robespierre, qui préside la cérémonie et prononce le discours d’inauguration le 29 avril 1792

En juillet 1792, Augustin Robespierre, élu au directoire du département, engage un combat contre le Président Dubois de Fosseux pour exiger de rendre publics les débats des assemblées élues. Une délégation de la Société des amis de la constitution l’appuie dans cette démarche . Finalement le directoire du département cède et reconnaît le 31 juillet 1792 que « rien n’était plus propre à gagner la confiance des citoyens que la publicité des séances ».

La Société des amis de la Constitution se transforme en Société populaire après le 10 août 1792 et siège désormais au rez-de-chaussée de l’Hôtel du département.

Élu député à la Convention, Augustin Robespierre, quitte Arras et la présidence des Jacobins et Arras le 25 septembre 1792.

En 1793, la Société s’appelle désormais Société républicaine. Elle se réunit chaque jour de 2 h. à 5 h. et délivre les certificats de civisme. Elle jouit d’une réelle influence .

Le 6 avril 1793 se crée à Arras le Comité de Surveillance qui va jouer un rôle important. Ses relations avec la Société républicaine restent à étudier.

Dans le n° 62 de l’Incorruptible de 2008 nous avons relaté ce qu’étaient devenus les Jacobins à Arras après la chute de Robespierre : restés influents et combatifs ils menèrent plusieurs émeutes frumentaires en l’an V et l’an VII.

Christian Lescureux
2017