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Les amis de Babeuf dans le Pas-de Calais

samedi 18 mai 2019

Trois Audomarois furent inculpés dans la Conspiration des Égaux.

  • COCHET François, Norbert Joseph
  • TAFFOUREAU, Louis
  • TOULOTTE, Eustache-Louis-Joseph
  • Augustin DARTHÉ de St-Pol s/Ternoise, un des révolutionnaires les plus en vue du département , fut guillotiné avec Babeuf
    Darthé

Les compagnons de Babeuf

dans le Pas-de-Calais*



Le Tribun du peuple, le journal de Babeuf connut une réelle audience dans le Pas-de-Calais. Trois Audomarois furent inculpés dans la Conspiration des Égaux. Augustin Darthé de St-Pol s/Ternoise, un des révolutionnaires les plus en vue du département , fut guillotiné avec Babeuf


DARTHE, Augustin,Alexandre


Né le 1er octobre 1769 à St Pol sur Ternoise, il étudie le droit à Paris, où il participe, au cours de l'été 1789, aux journées populaires. Elu membre du Directoire du Pas-de-Calais, il est le secrétaire et le beau frère de Joseph Lebon dont il partage le caractère entier et énergique.

Il est abonné au « « Tribun du Peuple » et fait partie de la Société du Panthéon. Au début de brumaire, avec Babeuf et Buonarroti il tente de former un « Centre de direction ». Il assiste à la première séance puis aux diverses réunions du Comité insurrecteur. « Infatigable et intrépide, habile à faire passer dans l'âme de ceux qui l'écoutaient la chaleur de la sienne » dira de lui Buonarroti.

Dans le futur Corps législatif il devait représenter le Pas-de-Calais. Il préconise la dictature pour assurer l'ordre après le succès de l'insurrection, idée rejetée par les autres conjurés.

Caché entre deux matelas il est arrêté le 11 mai 1796 chez le menuisier Dufour.

Inculpé à Vendôme Darthé récuse la légalité de la procédure et refuse de se défendre. Condamné à mort il fait une longue déclaration en forme de testament politique.

Avec Babeuf, ils se poignardent tous deux la veille de leur execution avec un couteau qu'a pu leur glisser le fils de Babeuf lors d'une visite. Ils sont portés mourants à l'échafaud le 27 mai 1797.


COCHET François, Norbert Joseph


Aide-pharmacien à l’armée, Cochet, fait partie en 1793 du Comité de surveillance de St Omer. En 1794 il devient président de la Société montagnarde.

Incarcéré en l’an III à la prison de cette ville, Cochet écrit à son ami Taffoureau enfermé lui aussi à la prison des Baudets à Arras. Libéré il est hébergé à Paris chez son camarade Toulotte, pharmacien à l’hôpital militaire du Gros caillou. Il est abonné au « Tribun du peuple ». La Conjuration déjouée, ils sont tous deux cueillis par la police et incarcérés à la Conciergerie, puis inculpés et transférés à Vendôme. A l’audience de la Haute-cour Cochet se montre impertinent. Aucun fait matériel n’ayant prouvé sa complicité avec les conspirateurs il est acquitté.

Il reste en relations avec ses anciens co-détenus. En l’an VII il reprend quelque activité politique à la Société du manège. Après l’attentat de la rue St Nicaise contre le premier Consul il est mis en surveillance. Le 7 novembre 1807 il est arrêté avec cinq autres anarchistes


TAFFOUREAU, Louis


Né à St-Omer le 6 avril 1967. Fabricant de bas. Membre du Comité de surveillance de St-Omer.

Accusé de terrorisme après le 9 thermidor il est incarcéré à St-Omer, à Lille puis Arras où il fait connaissance de Babeuf. Remis en liberté en vendémiaire an IV il est réincarcéré en frimaire jusqu'en pluviose, accusé d'entretenir une correspondance avec Babeuf . Impliqué dans la Conspiration des Egaux il est arrêté à Paris le 24 floréal et inculpé à Vendôme.

Il est acquitté et demande une indemnité car, dit-il, son arrestation était mal fondée. Il reste en relation avec certains anciens conjurés et entretien une correspondance avec Buonarroti. Il décéde à St Omer le 28 juin 1840.


TOULOTTE, Eustache-Louis-Joseph


Né en 1773. Tout jeune secrétaire de la Société montagnarde de St Omer il devient juré au tribunal révolutionnaire d'Arras. Ami de Lebon, il fait voter la fermeture immédiate des églises et se félicite qu'on érige de toutes parts, comme à St-Omer, des Temples de la Raison .

En l'an IV il est pharmacien à l'hôpital du Gros Caillou à Paris où il héberge son camarade Cochet. Il est destitué de ses fonctions le 4 floréal an IV.

En germinal il est abonné au « Tribun du Peuple ».Il publie dans le n° 40 un article au nom de la société populaire de St-Omer. Il y exprime des sentiments démocratiques et des idées de classe attaquant les riches et prenant la défense des indigents.

Incorporé, il reçoit l'ordre se rendre à l'Armée d'Italie, malgré la protection qui lui avait promise Carnot-Feulin (le frère de Lazare Carnot) ex-député résidant à St-Omer. Il apprend alors qu'un rapport de police l'accuse de comploter contre le gouvernement. Il est arrêté à Paris, avec Cochet. Ils ont pu brûler à temps les papiers compromettants. Inculpé àVendôme il proteste de son innocence et refuse de répondre aux questions posées.

Il est acquitté, seulement soupçonné d'être dévoué aux anarchistes.

Condamné à la déportation en nivôse an IX il est placé en surveillance à Oléron. Il s'évade mais est arrêté le 20 floréal et enfermé à Ste Pélagie. Bien que figurant sur la liste il ne part pas pour Cayenne. En brumaire An XIII il est à Lille en liberté. Il devient par la suite rédacteur puis chef de division dans différents ministères et en 1811 chef du bureau central de la Police à Lille.

En avril 1815 Toulotte manifeste par courrier au ministre de l'Intérieur son attachement à sa majesté l'Empereur et le 15mai 1815 il est nommé sous-préfet de Saverne dans le Bas-Rhin.

Christian Lescureux

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